Le «Fonds Afrique 50» est un des moyens qui permettra à des financements innovants d'apporter une solution aux défis de l'Afrique en utilisant ses ressources propres «L'Afrique se transforme très rapidement, ce qui crée de nouveaux défis mais également de nombreuses nouvelles opportunités. Ces changements comprennent de nouvelles découvertes de ressources naturelles, la rapide urbanisation et l'approfondissement de l'intégration régionale. De plus, l'Afrique n'a jamais connu des niveaux de croissance aussi importants que durant la dernière décennie», c'est dans ce contexte que s'inscrivent les défis structurels de l'Afrique, dont les déficits d'infrastructure, les impacts des changements climatiques, la sécurité alimentaire et les Etats fragiles. Ces défis permettront à l'Afrique de repenser son approche conventionnelle de la gestion des questions de développement. «La transformation des économies africaines nécessitera de nouvelles et innovantes approches quant à la formulation des politiques et au financement de la transformation du continent». En effet, la Commission de l'Union Africaine (CUA), la BAD et la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (Uneca), de par leur rôle spécifique et leur responsabilité, n'ont cessé de réaffirmer leur engagement et soutenir la vision des leaders de l'Afrique, qui est de «transformer le continent sur les prochaines 50 années et de collaborer étroitement avec les communautés économiques (CER) ainsi qu'avec d'autres partenaires pour promouvoir l'agenda d'un continent prospère et intégré». Les fondements de cette nouvelle priorité comprennent l'infrastructure, le commerce régional, l'agriculture et la sécurité alimentaire, l'industrialisation et le développement humain ainsi que la contribution du secteur privé. «L'accroissement du financement de l'infrastructure en Afrique, conformément à la vision de l'Afrique pour les 50 prochaines années» est le thème de la table ronde qui s'est tenue les 19 et 20 juillet à Tunis, à laquelle ont participé NkosaZana Diamini Zuma, présidente de la CUA, Carlos Lopes, secrétaire exécutif de l'Uneca, et Donald Kaberuka, président du groupe de la BAD, ainsi que des représentants des institutions régionales de financement du développement, qui ont focalisé leur débat sur la concrétisation de l'objectif fixé, qui consiste à «rationaliser les approches et favoriser les synergies de manière à optimiser l'impact des diverses initiatives au sein d'un cadre collectif et coordonné». Il s'agit également de renforcer les partenariats pour accélérer la mise en œuvre de l'Agenda de transformation de l'Afrique. Une croissance étouffée... Les discussions ont été axées sur les financements innovants pour soutenir les efforts de développement de l'Afrique, définissant entre autres les priorités et actions à entreprendre. Les priorités seront axées sur les initiatives en cours telles que le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA), les initiatives des communautés économiques régionales (CER) ainsi que les mécanismes de financement innovants, en particulier le «Fonds Afrique 50» adopté par le conseil des gouverneurs de la BAD lors de ses assemblées annuelles de Marrakech en mai 2013. A l'évidence, l'intégration régionale fournit une base importante pour la transformation de l'Afrique. En effet, pour pouvoir bénéficier intégralement de l'économie de l'intégration, «l'Afrique doit remédier à ses graves contraintes en matière d'infrastructure. Bien que de nombreux pays africains aient atteint des niveaux élevés de croissance durant la dernière décennie, le faible niveau d'infrastructure menace d'étouffer cette croissance positive». En reconnaissance du rôle capital que l'infrastructure joue dans la révélation du potentiel de l'Afrique, les chefs d'Etat et de gouvernement africains ont approuvé le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA), lors de leur sommet tenu à Addis-Abeba, en Ethiopie, en janvier 2012, comme cadre stratégique de la transformation de l'Afrique à travers une infrastructure moderne. «Pour y parvenir, ce programme nécessitera une préparation minutieuse des projets et un volume important de financement. Les besoins financiers pour le PIDA s'élèvent à 68 milliards de dollars d'ici 2020. Résoudre le problème des infrastructures en Afrique devrait permettre de dynamiser la croissance sur le continent de 2% par an en moyenne». Au sein des organisations multilatérales et du secteur privé, le financement de l'infrastructure régionale s'est fait de manière dispersée. «Le PIDA et les programmes y relatifs nécessiteront des mesures mieux coordonnées et délibérées pour accroître les niveaux de financement requis pour accélérer l'Agenda de transformation de l'Afrique». A cet effet, le «Fonds Afrique 50» est un des moyens permettant à des financements innovants d'apporter une solution aux défis de l'Afrique en utilisant des ressources propres. Les récentes découvertes de pétrole et de gaz, ainsi que de nouveaux dépôts de minerais dans certains pays africains, constituent une source viable de financement pour le développement de l'infrastructure de l'Afrique. «Si les revenus qui en découlent sont bien gérés, ils peuvent être investis dans l'infrastructure essentielle pour la transformation du continent et contribuer directement à la vision de l'Union Africaine de 2063 d'une Afrique intégrée, prospère et paisible, conduite par ses propres citoyens et représentant une force dynamique dans l'arène mondiale».