Les réformes en matière de transparence budgétaire sont tributaires de la bonne volonté. Il est important que tous les intervenants s'impliquent dans ce choix IBP est une société qui travaille sur la transparence budgétaire dans une centaine de pays dans le monde. En Tunisie, nous avons commencé à œuvrer en 2010 à travers l'enquête sur le budget ouvert. Une enquête qui permet de classer la centaine de pays concernés selon leur niveau de respect des normes internationales en matière de transparence budgétaire. Le dernier classement qui a concerné la période 2010-2012 a permis de révéler que la Tunisie se positionne à la 85e place. Ce classement a constitué un choc qui a stimulé certaines réactions dont la création de cette commission mixte. C'est aussi par réaction à ce classement que le ministère des Finances a décidé de revoir ses choix en matière d'information et de s'engager pour consacrer la transparence budgétaire. Par ailleurs, il va sans dire que toutes les réformes en matière de transparence budgétaire sont tributaires de la bonne volonté; à cet effet, il est important que tous les intervenants s'impliquent dans ce choix. «Aujourd'hui, nous avons un ministre ouvert mais rien ne garantit que, dans le futur, ces choix de transparence seront conservés et c'est pour cette raison que nous souhaitons institutionnaliser l'accès à l'information et la transparence, de préférence dans un texte de la Constitution. A noter, toutefois, que pour le moment et selon le projet actuel de la constitution, il n'y a aucune garantie pour impliquer la société civile dans le processus relatif à la transparence budgétaire. Je pense, en outre, qu'il faudra reconsidérer le rôle des instances consultatives pour qu'elles soient accessibles aux organisations de la société civile et nous jugeons que la commission institutionnelle de développement durable et des droits des générations futures mise en place pour se substituer à l'ancien Conseil économique et social ne répond pas aux aspirations de la société civile car rien ne laisse supposer que cette dernière pourrait prendre part à cette commission». Et Karim Trabelsi d'ajouter : «Nous sommes préoccupés par le fait que ce conseil ait disparu et nous jugeons que cette instance consultative baptisée Développement durable et droits des génération futures est loin de pouvoir remplacer ce conseil qui fonctionnait, du reste, très bien. Je voudrais, enfin, ajouter que le projet de «budget citoyen», initiative conjointement développée par IBP et le ministère des Finances vise à rapprocher le contenu de la loi de finance du citoyen afin de l'impliquer davantage dans la consécration d'une fiscalité transparente et efficace. A ce jour, nous avons présenté une première version du «budget citoyen» qui a été appréciée sous réserve de certains changements et nous continuons à travailler sur ce projet dans le cadre de la commission conjointe. Par ailleurs, nous travaillons sur un questionnaire auprès des représentants de la société civile pour savoir quels sont leurs besoins en matière d'information budgétaire et y adapter la prochaine version du budget citoyen».