Le diffuseur enterré permet de faire des économies d'eau et de préserver les plantations de la sécheresse. Entièrement conçu et fabriqué en Tunisie, le produit a reçu pas moins de 8 distinctions internationales. Entretien avec son concepteur, Chahbani Bellachheb. Quel est le principe général de ce nouveau dispositif ? C'est une surface diffusante de 200 à 400 cm2, 100 cm2 pour les plus petites, enterrée à 30 ou 50 cm de profondeur. L'idée est inspirée de notre savoir-faire local. Autrefois, du côté de Nabeul dans le Nord, et de Djerba dans le Sud, on enterrait des jarres remplies d'eau à proximité des arbres. L'eau passe de la jarre au sol par porosité, et la racine vient chercher l'eau là où la terre est irriguée. Le diffuseur enterré se base sur le même principe, qui est la porosité. Le système est mis en profondeur pour éviter l'évaporation de l'eau et l'apparition des mauvaises herbes en surface. Comment est-ce que le diffuseur enterré permet de lutter contre la sécheresse ? Le diffuseur enterré permet de recourir à une nouvelle pratique. Au lieu d'irriguer du mois de mars au mois d'août, période où il y a le moins d'eau, les paysans irriguent en hiver et en automne. C'est ce qu'on appelle l'irrigation anticipée. Elle permet de stocker dans le sol, au niveau du système racinaire de chaque arbre, les besoins en eau pour le printemps et l'été. Il y a aussi ce qu'on appelle l'injection de l'eau. Elle peut se faire à partir des eaux des barrages, des lacs collinaires et même des fleuves, pour stocker dans le sol les besoins en eau de 3 ans. C'est très important parce que cela permet d'avoir une régularité dans la production agricole même s'il y a deux ou trois ans de sécheresse totale. Le dispositif ne peut être utilisé que pour l'arboriculture ? Il existe une version pour l'arboriculture et une autre pour le maraîchage. Le diffuseur enterré est particulièrement conseillé pour le maraîchage sous serre. Avec le même volume d'eau, le diffuseur permet de produire au minimum trois fois plus qu'avec le goutte à goutte. Il existe également une version du diffuseur pour les plantes ornementales dans les pots, et d'autres versions, en cours de développement, pour les espaces verts et les grandes cultures. Est-ce que le diffuseur enterré nécessite un grand changement dans les installations d'irrigation ? Non, il ne nécessite pas beaucoup de changements. On peut l'adapter au système du goutte à goutte existant, moyennant quelques modifications. Est-il plus cher que le goutte à goutte ? Oui, c'est plus cher, mais il faut voir ce qu'on y gagne. Le diffuseur enterré est rentable au bout de 3 à 4 ans, contre 10 à 15 ans pour le dispositif du goutte à goutte. Le diffuseur enterré permet d'utiliser 2 fois moins d'énergie, 2 fois moins d'eau que le goutte à goutte, et d'économiser sur les herbicides puisqu'il n'y a plus de mauvaises herbes. Notre produit est probiologique, c'est-à-dire qu'il encourage l'agriculture biologique, sans herbicides ni pesticides.