Le débat a porté sur la réglementation en vigueur et la complémentarité public/privé Le comité du dialogue sociétal a organisé, hier, un atelier de réflexion sur la gouvernance du système de santé afin de débattre des politiques à mettre en place pour améliorer la qualité des prestations et des soins dans les hôpitaux et les cliniques. Des médecins, des experts en santé, des cadres des Caisses de la sécurité sociale et des représentants de la société civile se sont réunis, cette semaine, dans le cadre d'un atelier de travail pour discuter des dysfonctionnements qui plombent le système de santé en Tunisie. En effet, beaucoup de choses sont à revoir dans le système de santé actuel. La mauvaise organisation interne des établissements hospitaliers, la gestion des budgets qui leur sont consacrés, ainsi que leur répartition inadéquate ont fini par se répercuter sur la qualité des prestations et des soins dans les CHU et les hôpitaux régionaux de santé. Certains dispensaires et établissements régionaux ne disposent même pas du minimum requis pour prodiguer des soins de qualité lors des consultations et des hospitalisations des patients. Pour débattre de ces carences qui concernent toutes les composantes du système de santé, le ministère de la Santé a opté pour l'approche du dialogue sociétal. Il ne s'agit plus de prendre des décisions unilatérales pour définir les bases de la nouvelle politique de santé, mais de faire participer tous les acteurs impliqués afin d'élaborer une nouvelle réforme qui améliore la réactivité du système de santé et réduise les inégalité en matière d'accès à des soins de qualité. Le dialogue sociétal n'est pas un concept nouveau. Les gouvernements occidentaux l'avaient mis en œuvre, il y quelques années, en se référant à la déclaration d'Alma Ata (en Russie) sur les soins primaires adoptée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a mis l'accent sur la nécessité pour chaque Etat de faire participer tous les acteurs à une réflexion commune sur le système de santé qu'ils désireraient avoir. Consultation collective Le 8 octobre dernier, le ministère de la Santé a donné le coup d'envoi d'une consultation collective à laquelle ont pris part les représents de plus d'une cinquantaine d'organismes qui ont constitué un comité de pilotage pour soulever plusieurs questions (Quel système de santé voulons-nous pour demain? Comment sommes-nous prêts à y contribuer ? Quels moyens faut-il mobiliser pour mettre en œuvre la réforme du système de santé?...) et proposer des orientations et recommandations qui seront débattues en présence d'experts internationaux, au sein d'ateliers techniques puis soumises à la délibération au cours des mois à venir. Les recommandations, qui seront retenues, à l'issue des réunions de travail, serviront de base pour la définition de la nouvelle politique de santé. L'atelier, qui a été organisé cette semaine et qui a réuni des représentants de la société civile, des experts en santé, des cadres administratifs et des médecins, s'est articulé autour de deux volets principaux, à savoir la réglementation en matière de santé et le partenariat public/ privé. Les soins doivent-ils être exclusivement dispensés dans les établissements hospitaliers? Faut-il, au contraire, s'orienter vers la privatisation du système de santé ou plutôt asseoir le système sur une complémentarité public/ privé? Autant de questions qui ont été au centre du débat.