Les grandes lignes d'un projet prometteur L'association pour le développement durable Tenmya 21 a lancé, avant-hier, dans le cadre d'un atelier de travail organisé à la Médiathèque de l'Ariana, un appel destiné à toutes les associations et institutions œuvrant pour la protection et la promotion environnementales pour adhérer à un projet devenu plus qu'indispensable dans notre société. « Eco-quartier », le quartier écologique ou encore le quartier environnemental semble être la solution la mieux appropriée et la plus efficace pour traiter radicalement le problème de la pollution dans le milieu urbain. Il l'est puisqu'il tend à initier le citoyen à la culture environnementale et faire de lui un maillon capital dans la chaîne de lutte contre la pollution pour une qualité de vie meilleure. Ont pris part à cette rencontre un certain nombre d'ONG environnementales, intéressées par le projet et séduites par l'ambitieuse idée de changer les choses pour le mieux. Eco-quartier connote souvent chez les bons entendeurs un quartier plus proche de la science fiction que de la réalité: est-il en effet possible de métamorphoser le citoyen habitué à prendre son environnement pour une illimitée corbeille de déchets en un citoyen à l'esprit écologique? La réponse est affirmative,non pas par pur enthousiasme mais en connaissance de cause. L'association de l'environnement de Kelibia a entamé, depuis quelques années déjà, le projet du quartier écologique, impliquant ainsi et les citoyens et les parties concernées. Le résultat s'avère être plus que satisfaisant puisque près de 70% des habitants de cette superbe ville s'appliquent au tri sélectif depuis leurs domiciles. Présentant le projet Eco-quartier, M. Anas Sabegh, chargé de la communication à l'association Tenmya 21, a indiqué que le principal objectif de ce projet consiste à améliorer la situation de la propreté et de l'hygiène dans les quartiers non pas le temps de certaines campagnes de propreté ni grâce au sérieux d'un responsable déterminé. «La propreté doit, désormais, être assurée d'une manière permanente. Le projet vise, ainsi, la diminution du volume des déchets, la sensibilisation des jeunes générations et leur initiation au comportement écologique, la diffusion de la culture environnementale, l'embellissement du quartier et l'amélioration ainsi de la qualité de vie ainsi que la promotion de l'emploi vert », a expliqué l'orateur. Première étape: le diagnostic Explicitant les étapes nécessaires à l'élaboration de ce projet, M. Mohamed Abdelnadher a fort insisté sur le diagnostic de la situation environnementale, en général, et sur les 17 quartiers sur lesquels reposera le projet. Le diagnostic consistera, en effet, sur l'analyse de l'état des lieux aussi bien environnemental, social, économique etc, suite auquel il sera possible de déterminer les points de force et ceux, de faiblesse de chaque quartier. Ce travail est d'autant plus indispensable qu'il rend plus facile la fixation des enjeux universels (réchauffement climatique), nationaux ( culture environnementale, gestion des déchets etc) ainsi que ceux, locaux, propres aux besoins spécifiques d'un quartier donné ( degré de pollution, degré de civisme et d'aptitude psychologique et sociale à adhérer au projet). Les différentes interventions appropriées à un quartier donné permettraient d'apporter une solution pertinente. L'éventuel résultat sera évalué et suivi afin d'ouvrir la voie à des perspectives environnementales et salvatrices à moyen et à long termes. M. Abdelnadher n'a pas manqué d'insister sur le volet qualité de vie; un volet important puisqu'il renferme plusieurs composantes essentielles notamment la cohésion sociale au sein d'une petite communauté ( les habitants d'un même quartier ), la qualité de l'habitat, du transport, de l'emploi sans oublier l'aspect sécuritaire. Le projet Eco-quartier ne tend point à transformer les quartiers tunisiens en des quartiers de rêve mais plutôt en des quartiers agréables et sains à vivre. « Les quartiers qui auront réussi le pari obtiendront le Label Eco-quartier », renchérit M. Sabegh. Il est également à noter que les associations partenaires bénéficieront d'une formation à même de mieux les qualifier à cet effet. Elles seront, de surcroît, appelées à recruter deux jeunes spécialisés dans le secteur environnemental, pour promouvoir l'emploi-vert.