Pourquoi le revirement des auteurs de la motion de révocation du président Moncef Marzouki ? Il n'y a pas eu de revirement mais nous avons tout simplement demandé le report de l'examen et du vote de cette motion de révocation car nous allons vivre une semaine cruciale à l'ANC qui verra l'examen de deux projets importants : les votes du projet de loi de l'immunisation de la révolution et des candidatures de l'Isie (Instance supérieure indépendante des élections). Il ne faudrait, donc, pas en rajouter avec l'examen et le débat de la motion de destitution du président de la République, le mercredi 26 juin. Puis cette motion déposée il y a 68 jours a longuement dormi dans les tiroirs du bureau du président de l'ANC, Mustapha Ben Jaâfar, pour faire irruption comme par enchantement. La raison: c'est qu'auparavant, les relations entre Ennahdha et le président Marzouki étaient au beau fixe, alors qu'aujourd'hui, ces relations se sont crispées à cause du rôle que joue Marzouki dans la configuration de la prochaine constitution, à laquelle il reproche notamment le manque de libertés collectives et le déséquilibre entre les pouvoirs législatif et exécutif. C'est à mon avis la raison pour laquelle la motion de destitution du président Marzouki a été dépoussiérée et remise sur la table. Or, je vous l'ai dit, il faut que les constituants se mobilisent contre le projet de loi d'immunisation de la révolution afin d'éviter toute dispersion et division. Mais nous avons appris que certains députés veulent retirer leur signature Les députés sont libres de retirer leur signature. Vous savez, ce n'est pas ma motion. J'en ai pris l'initiative, c'est tout, mais il y a 75 signatures. Tous ceux qui ont signé ont leur mot à dire. On saura quelle position prendre aujourd'hui lors d'une réunion entre nous. Il est vrai que l'examen de cette motion est décalé car nous l'avons déposée il y a 68 jours et plusieurs pensent qu'elle perturbera les discussions autour de la Constitution. Le rapprochement entre le Front populaire et l'Union pour la Tunisie (UPT) a été annoncé vendredi dernier, aujourd'hui lundi 24 juin, Hamma Hammami, président du Front populaire, annonce qu'il n'y aura pas d'alliance électorale avec l'UPT. Comment l'expliquez-vous ? Il ne s'agit pas d'une alliance électorale entre le Front populaire et l'UPT, mais d'une alliance politique. Une réunion a eu lieu enter l'UPT et le Front populaire afin de constituer une alliance ou un large front politique qui aura pour tâche de sauver et préserver l'intérêt supérieur du pays et d'agir contre tout ce qui constitue une menace pour le pays, tels la violence, l'endettement, la corruption, les crises sociales et économiques, l'environnement, etc. L'UPT a répondu favorablement à l'invitation du Front populaire et nous avons mis en place un comité de coordination et de communication pour avoir des positions communes et unifiées sur tous les développements concernant la situation dans le pays.