Les femmes, qu'elles soient mariées ou non, souhaitent travailler pour assurer leur autonomie financière et s'épanouir dans un milieu professionnel en mettant en valeur leurs compétences et leur savoir-faire. Si ces femmes ne trouvent aucun inconvénient à travailler quitte à rentrer à une heure tardive, d'autres, par contre, sont contraintes de le faire et acceptent volontiers d'arrêter leur activité si l'entreprise leur assure un salaire conséquent leur permettant d'aider leurs époux dans les dépenses familiales. Une récente étude de l'agence internationale Regus s'est posé la question de savoir «comment les entreprises nord-africaines peuvent aider les femmes à reprendre le travail après un congé de maternité ?» L'accouchement constitue, en effet, un autre supplice pour la femme qui travaille et qui a des enfants à charge. Ces femmes souhaitent, comme indiqué dans l'enquête en question, «une plus grande flexibilité, des crèches à proximité du lieu de travail, l'utilisation accrue de la technologie de vidéoconférence (64%) pour réduire les déplacements avec possibilité de partager le poste de travail (43%)». Aussi, 93% des femmes souhaitent travailler près de leur maison et 90% veulent avoir des crèches près des entreprises dans lesquelles elles travaillent. De tels vœux ne sont pas formulés uniquement par les Tunisiennes mais par plusieurs autres femmes des pays maghrébins. En effet, les personnes interrogées, des Nord-africaines font partie de la dernière enquête Regus menée auprès de 26.000 professionnels de plus de 90 pays. Des femmes plus motivées «Les autorités conviennent qu'une participation accrue des femmes dans la vie professionnelle est vitale pour la croissance». Encore faut-il mettre à leur disposition toutes les conditions favorables afin de leur permettre de s'acquitter de leur tâche sans problème et surtout de bénéficier des promotions professionnelles et de tous les avantages destinés au personnel. C'est que certaines femmes, pourtant diplômées, ne sont pas toujours récompensées en fonction de leurs efforts. De plus «le nombre de femmes, estimant que la garde des enfants les contraint à quitter leur emploi après un congé de maternité, doit donc être réduit de toute urgence». Des garderies ou des jardins d'enfants bien équipés devraient plutôt être aménagés tout près des entreprises pour que la femme soit toujours proche de sa progéniture sans être obligée de présenter sa démission ou de présenter un long congé sans solde. L'enquête en question montre, de même, que «les mères revenant de congé maternité sont non seulement essentielles au développement économique, mais à l'échelle de l'entreprise, les sondés ont également indiqué qu'elles contribuaient à améliorer la productivité, notamment en réduisant les coûts liés à la formation et à l'embauche». Il semble que les femmes qui reviennent de leur congé sont plus motivées voulant à tout prix montrer qu'elles sont encore dynamiques et même meilleures que leurs collègues pour bien mériter leur place! Ce résultat confirme d'ailleurs les précédentes enquêtes de Regus révélant que 56 % des entreprises à travers le monde apprécient les mères revenant à temps partiel au travail «car elles disposent de compétences et d'une expérience difficiles à trouver sur le marché actuel». Cette attitude est préférable aux recrutement de nouveaux employés qui ont besoin parfois d'un temps de stage pour se familiariser avec l'entreprise et encore faut-il attendre que le stage soit concluant! D'après l'enquête «72% estiment que les entreprises qui se passent des mères revenant à temps partiel passent à côté d'une partie importante et précieuse du bassin d'emploi». Souvent, les femmes continuent à percevoir la totalité de leur salaire quand elles prennent le congé légal de ce maternité. Mais certaines entreprises, notamment dans le secteur privé, trouvent le moyen d'alléger un peu la rémunération servie sous prétexte que l'intéressée n'est pas à son poste pendant une longue période. Pourtant, le code du travail préserve tous les droits de la femme. Celles qui travaillent sous contrat ou de façon saisonnière sont, bien sûr, traitées plus sévèrement. L'enquête relève, en tout cas, un fait intéressant, à savoir que «l'augmentation du nombre de jours de congé pour aider les femmes à se remettre au travail après un congé de maternité a été la mesure la moins populaire auprès des personnes sondées». D'où la nécessité d'opérer des changements radicaux dans les habitudes de travail plutôt que d'offrir des jours de repos supplémentaires, estiment les experts qui ont mené l'enquête.