La révolution tunisienne est universelle, a déclaré, lundi soir, Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche en France, en visite en Tunisie. «La santé, la paix, la prospérité, le droit au travail sont des revendications universelles nées de la désagrégation de l'ancien système», a fait remarquer Mélenchon lors d'une conférence organisée à la Maison de la culture Ibn Rachiq à Tunis à l'initiative du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux. «La révolution tunisienne triomphera par les voix de la raison et de l'argumentation tandis que la violence dans laquelle on voudrait vous entraîner conduirait à la guerre civile dont le principal vainqueur n'est pas le plus convainquant mais le mieux armé qui est le jouet de celui qui a des armes», a-t-il soutenu. «Nous souhaitons vaincre par la raison et nous voulons un peuple éclairé par la lumière de la raison, la confiance et d'éducation politique», a plaidé Mélenchon qui défendait ses thèses devant un public acquis à sa cause. Mélenchon a dénoncé la violence politique qui a conduit à l'assassinat, mercredi dernier, de Chokri Belaïd, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié. «Par cet acte, ils ont voulu taire une voix qui parle claire, haut et fort sans compromis parce qu'ils ont peur du courage, de la volonté et de la clarté dans l'expression», s'est-il indigné. Il a estimé que la révolution citoyenne tunisienne s'étendra aux autres pays de la Méditerranée, appelant, toutefois, les Tunisiens à ne pas signer l'accord dit privilégié entre l'Union Européenne et la Tunisie. « C'est votre condamnation à la mort lente », a-t-il lancé, précisant qu'il s'agit d'un accord déséquilibré qui accablera la société tunisienne de pauvreté.