Rencontre à Ghedames des trois chefs de gouvernement Le chef du gouvernement provisoire a participé, hier, dans la ville libyenne de Ghedames, à la réunion tripartie de coordination sécuritaire entre la Tunisie, la Libye et l'Algérie. Cette réunion à laquelle ont pris part le chef du gouvernement libyen, Ali Zeidan, et le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, a été couronnée par l'adoption d'une déclaration commune. Distribuée à l'issue de la réunion, cette déclaration prévoit l'adoption d'une approche sécuritaire cohérente et préventive, pour faire face aux dangers et menaces sécuritaires qui guettent les trois pays. Elle stipule aussi la multiplication des visites entre les hauts responsables des services sécuritaires dans les trois pays afin d'élaborer des programmes de formation, échanger les expertises et aboutir à la conclusion d'une convention sécuritaire entre les trois pays. Ce document souligne la nécessité de dynamiser les accords de coopération judiciaire et juridique conclus entre les trois pays, de former des groupes de travail pour mettre en place une approche commune sur les défis sécuritaires dans la région et de favoriser l'échange de données et d'informations sur les manœuvres des groupes terroristes, les réseaux de trafic d'armes et de drogue, ainsi que sur l'émigration clandestine. Dans cette déclaration, les trois chefs de gouvernement ont proposé la création de points de contrôle communs sur la bande frontalière entre les trois pays et le raffermissement de la coordination et de la coopération sécuritaire, à travers l'organisation de patrouilles concomitantes pour contrôler les frontières communes. Il s'agit, aussi, de renforcer les structures et les mécanismes spécialisés en matière de coopération sécuritaire et de s'en servir dans l'élaboration des stratégies dans ce domaine. La déclaration souligne la nécessité d'associer le secteur privé, la société civile et les secteurs gouvernementaux spécialisés au développement des zones frontalières, d'intensifier la coopération entre les chambres de commerce et d'organiser des foires spécialisées. Il s'agit, également, de favoriser la contribution des hommes d'affaires à la promotion des relations économiques et commerciales entre les trois pays et d'exploiter à bon escient les opportunités d'exportation et d'importation pour augmenter le volume des échanges commerciaux. A l'issue de la réunion, Hamadi Jebali a expliqué que «la fermeture des frontières entre la Tunisie et la Libye est dictée par une situation sécuritaire tendue», faisant remarquer que «l'Etat comprend les revendications sociales et respecte la liberté d'expression, mais ne tolère point les saccageurs, les trafiquants de drogue et les agresseurs». Pour sa part, le Premier ministre libyen a déclaré avoir convenu avec ses homologues tunisien et algérien de tenir des rencontres sécuritaires périodiques à raison de trois fois par an ou davantage, en plus de rencontres périodiques entre les autorités compétentes dans les trois pays. Le Premier ministre algérien a, de son côté, estimé indispensable d'user de tous les moyens disponibles pour assurer la protection des trois pays, faisant remarquer que «le problème de sécurité entre la Tunisie, la Libye et l'Algérie n'est pas si facile», dans la mesure où «ils sont menacés par la montée des tensions au Mali et en Somalie».