Voici un nom resté inconnu à ce jour, malgré un parcours prestigieux jamais réalisé par un Tunisien à l'étranger. Le cinéma est en passe de lui remettre ses titres de noblesse. Au moins ! C'est un homme très déçu qui a tenu, vendredi dernier, sa première conférence de presse. Déçu et presque triste. A raison, d'ailleurs. Car ce n'est probablement pas la première fois que la Tunisie se montre ingrate envers l'un de ses enfants. Jugez-en : 196 combats de kung-fu, pour 176 victoires dont 47 par K.O. ! Rien que ça. Et qui en entend parler dans son propre pays? Personne. Une sommité à l'étranger, une inconnue en Tunisie. On croit faire un cauchemar de mauvais goût... Depuis 2003, ce champion du monde hors pair a pris l'habitude de partir seul avec le drapeau tunisien dans sa valise. Il combat, remporte les succès, embrasse le drapeau et rentre chez lui. C'est tout. Il n'a derrière lui ni manager, ni supporter ni, encore moins, une fédération à même de lui reconnaître ses prouesses et l'encourager. Ailleurs, c'est un étranger dans un pays étranger ; ici, c'est un étranger sur son propre sol. Non mais, où sommes-nous ? Dans l'impossibilité de passer en revue toutes ses victoires, citons-en quelques unes : champion du monde de kung-fu en Chine 2008 ; deux fois champion du monde en Italie 2012 ; plusieurs fois champion arabe, Jordanie, Egypte, Libye, 2005-2007 ; vice-champion du monde au Canada 2009 ; même titre à Bruxelles, 2007 ; deux fois vice-champion du monde de boxe française, Paris 2005, 2007... Bref, il est spécialiste dans six styles d'arts martiaux. Et, dans le même temps, cascadeur dans des scènes d'action. Nous y voilà. Issam Barhoumi est à présent sur un grand projet culturel : le tout premier film d'action tunisien. Il est en pourparlers avec la Société Live-Prod (représentée par son responsable à la conférence de presse) qui précise qu'il ne s'agit pas d'un documentaire sur le parcours de l'intéressé, mais bel et bien d'un film d'action sur un scénario de Nadia Hfayedh et avec les acteurs Maram Ben Aziza et Taoufik El Ayeb. Pour le moment, ce premier long-métrage du genre porte le titre de Cicatrices. Espérons que les cicatrices cinématographiques feront oublier à Issam les cicatrices de ses innombrables déceptions.