Il est de ces questions qui laissent perplexe, car toujours sans explications logiques ni réponses concrètes. Et pourtant elles sont d'une gravité extrême pour ne pas dire autre chose: au moment même où le pays avance progressivement mais sûrement vers l'effondrement, voire le chaos économique, nos premiers responsables s'accrochent encore à leur «droit de non-réaction »: une indifférence qui n'est plus qualifiée d' inquiétante mais de totalement alarmante. Des responsables qui, faute d'une vision économique pratique et efficace et d'un pouvoir agir ou réagir rapide, s'adonnent à un jeu politico-politicien creux , stérile et sans avenir . Un comportement qui justifie clairement un climat social désormais à la limite de l'éclatement car totalement incertain. La nouvelle dégradation par l'agence de notation internationale Fitch Rating, tout à fait méritée, donne sa pleine mesure à cette réalité socioéconomique de plus en plus fragilisée et totalement vidée de tout signe de rebond. Ce qui est réellement inadmissible, c'est que le gouvernement provisoire se prononce beaucoup trop sur des stratégies de développement, des plans de redressement et autres programmes de relance économique, sans tenir compte de deux fondamentaux stratégiques: la stabilité sociale et la cohésion politique. Deux facteurs qui manquent encore et terriblement à la Tunisie post-révolutionnaire. D'ailleurs, le dernier rapport de Fich Rating repose totalement sur ces deux éléments. Justement, l'on estime que «la transition économique et politique du pays s'avère plus longue et plus difficile que prévu». Une situation assez critique qui place nos premiers décideurs devant non seulement la responsabilité mais aussi l'obligation de se libérer de leur conflits personnels pour se regrouper autour d'un idéal commun, celui du bien-être économique de toute une nation. Une orientation qu'on pense incontournable. Cela est d'autant plus vrai que tous les experts internationaux ont placé 2013 sous le signe de «l'année de la guerre économique».