Création d'une commission mixte, dans les dix prochains jours, pour effectuer un travail d'investigation concernant ce qui s'est passé le 4 décembre à la place Mohamed-Ali, «notamment ce qui a été attribué à certains comités de protection de la révolution», comme le souligne le 4e point de la convention C'est finalement hier, vers 18h00, que les négociations entre le gouvernement et l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) ont été finalisées par la signature d'un accord entre les deux parties stipulant, en premier lieu, l'annulation de la grève générale que l'Ugtt avait prévue aujourd'hui même. Comportant cinq points, cet accord a été signé, hier soir, par les deux délégations qui ont mené les négociations ces derniers jours. Suite à quoi, une conférence de presse a été tenue au cours de laquelle on a insisté des deux côtés, comme le stipule le deuxième point de la convention, sur l'apaisement des tensions et la poursuite des efforts en vue de résoudre tous les problèmes qui surgissent à travers le dialogue. Selon le premier point, le gouvernement garantit le droit à l'action politique, associative et syndicale et insiste sur le fait qu'il est de sa responsabilité exclusive de défendre ce droit, tout en dénonçant toute forme de violence quels que soient ses motifs et ses origines. D'ailleurs et dans ce sens, le gouvernement exprime, dans le troisième point, sa dénonciation de l'agression dont ont été victimes l'Union, ses militants et son personnel le 4 décembre. Le quatrième point de cet accord annonce la formation dans un délai de dix jours après la signature d'un accord entre le gouvernement et l'Union générale tunisienne du travail, et ce, dans le cadre d'un consensus en ce qui concerne ses membres. Cette commission se chargera de l'investigation et de l'enquête sur les événements de la place Mohamed-Ali, notamment le rôle attribué à certains comités de protection de la révolution dans cette violence. De même, l'accord stipule que le travail de cette commission prendra fin dans un délai ne dépassant pas un mois à compter de la date de sa formation et qu'elle présente son rapport au chef du gouvernement afin que les mesures nécessaires soient prises selon les lois en vigueur. Accélérer les procédures judiciaires Enfin, l'accord comprend dans son 5e point un appel à l'accélération des procédures judiciaires à engager pour poursuivre «toute personne dont l'implication sera prouvée» concernant ces actes de violence. A souligner que l'accord a été signé à l'issue de la réunion, hier en fin d'après-midi, de la commission administrative de la centrale syndicale. Les membres des deux délégations syndicale et gouvernementale ont affirmé que cet accord vient suite aux derniers incidents survenus à la place Mohamed-Ali, devant le siège central de l'Ugtt et à l'occasion de la commémoration du 60e anniversaire du martyre du leader syndicaliste Farhat Hached. «C'est une convention, a souligné Ali Laârayedh, ministre de l'Intérieur, qui apaisera beaucoup les tensions existantes. C'est une occasion pour faire valoir la raison loin des déclarations susceptibles de rompre le dialogue. Pour ce qui est des actes malheureux de violence, une enquête judiciaire a été ouverte et une commission mixte entre le gouvernement et l'Union sera formée pour approfondir l'investigation du cette question. Les libertés sont garanties et le respect des lois en vigueur est une obligation pour tous. Personne n'est au-dessus de la loi», a-t-il déclaré. Vers un contrat social Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l'Ugtt, chargé du secteur privé, Belgacem Ayari, a affirmé que c'est une occasion pour faire valoir la logique du dialogue aux dépens de la démonstration de force. «La révolution a un peuple et des institutions d'Etat qui la défendent, et non pas des comités lâchés dans la nature. L'implication de ces comités de protection de la révolution dans des actes de violence a été prouvée, et nous espérons que les lois seront appliquées comme il se doit», a-t-il enchaîné. Les canaux du dialogue semblent être ouverts, et le ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia, nous a affirmé que les négociations sont en cours pour élaborer un contrat social qui serait signé le 14 janvier prochain...