Depuis le mois d'avril dernier, date de la première grève déclenchée dans le gouvernorat de Tataouine à propos du projet de gaz naturel, les manifestations n'ont pas cessé dans la région. Des sit-in, ici et là, sont observés, par intermittence, pour demander de l'emploi, revendiquer l'amélioration de la prestation des services (Sonede, Steg, transport...), manifester le mécontentement contre la fermeture du poste frontalier Wazen-Dhéhiba, le renouvellement du conseil municipal provisoire... Et en dépit des tentatives du gouverneur de la région qui n'a ménagé aucun effort, quand il le fallait, pour rendre service à des sans-emploi, ainsi que le ministre de l'Emploi et de la Formation qui a promis, dernièrement, qu'un Conseil ministériel restreint sera bientôt réservé au gouvernorat de Tataouine, sans compter d'autres personnalités politiques qui ont visité la région et pris connaissance des insuffisances, la tension n'a pas baissé. Bien au contraire, l'Association des diplômés chômeurs a appelé, hier, à une grève générale. Ce qui a été fait pacifiquement, à l'exception de quelques jets de pierres de la part de certains jeunes irresponsables. De toute façon, le pourcentage n'a pas atteint 100%, mais l'on peut dire que l'activité économique et sociale a connu une paralysie, par endroits, et quelques avenues étaient désertes. Plusieurs administrations, boutiques, magasins, écoles et lycées ont fermé leurs portes. Les moyens de transport, l'Union régionale de travail, l'Association de la défense des droits de l'Homme, le syndicat des enseignants, des partis politiques comme le CPR, Ettakatol, le Parti républicain... ont appelé leurs fidèles à soutenir cette grève qui a eu pour slogan: «Un an après, rien n'a changé». Dans le même contexte et en signe de soutien, les employés de la délégation de Smar, gouvernorat de Tataouine, ont observé un attrouppement de quelques heures devant le lieu de leur travail; alors que les travailleurs dans les champs pétroliers ont porté un brassard. Toutefois, pour des mesures humanitaires, l'hôpital régional de la ville, les pharmacies et les boulangeries n'ont pas fermé leurs portes. L'Utica et le parti Ennahdha ont gardé le silence et n'auraient pas apprécié le mouvement.