«La récente exclusion de la Tunisie du classement annuel du Forum international économique de Davos, notamment en ce qui concerne sa compétitivité internationale et son attractivité au niveau des investissements directs étrangers (IDE), est un coup dur pour la relance économique et la reprise de la croissance. Ce classement annuel est, en effet, une référence mondiale pour les investisseurs étrangers ainsi que pour les opérateurs économiques et surtout pour les fonds souverains et les fonds de pension qui brassent des milliards de dollars et qui ont une capacité de frappe considérable ! La Tunisie a besoin d'investissement notamment étranger afin de relancer sa croissance et créer des emplois. L'investissement étant l'un des moteurs de la croissance et du développement, il est important de garantir sa bonne marche et de réunir les conditions nécessaires à son essor. Ce qui est inquiétant dans ce déclassement de la Tunisie, ce sont les raisons invoquées et qui dénotent une certaine fragilité de notre économie nationale et de sa tenue. Des institutions internationales qui critiquent la non-fiabilité de nos données et qui nous reprochent une détérioration du climat d'investissement ainsi qu'une politique gouvernementale incohérente et ambiguë, ça ne peut que nous préoccuper en tant qu'experts, société civile et simples citoyens ! Aujourd'hui que faut-il faire? A mon avis, un changement profond dans l'actuelle équipe gouvernementale s'impose et doit s'opérer à très court terme ! En effet, un recentrage de ce gouvernement et l'entrée de vraies compétences nationales en son sein sont nécessaires pour lui permettre de repartir sur de bonnes bases et mettre en œuvre un plan de sauvetage de notre économie nationale se basant sur trois priorités : Arrêter le cumul des déficits et prendre des mesures urgentes afin de limiter la détérioration des équilibres vitaux de l'économie tunisienne ; Relancer l'activité par l'investissement et non pas par la demande, en révisant le code des investissements et en améliorant le climat (confiance et stabilité notamment) ; Impliquer l'ensemble des parties prenantes dans une démarche co-constructive afin d'optimiser les prises de décisions et en garantir les résultats. Des signaux forts sont indispensables aujourd'hui afin de stopper l'hémorragie et de redorer le blason au niveau économique et social, il en va de la réussite du processus de transition démocratique que vit la Tunisie aujourd'hui ! ».