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Le projet ou la vie
Dossier mafieux du régime déchu
Publié dans La Presse de Tunisie le 03 - 09 - 2012

Un promoteur brisé par la cupidité de la famille du déchu en 1996 et qui, jusqu'à aujourd'hui, essaye de se faire entendre
A bout de souffle, aujourd'hui il n'en peut plus. Et il est venu, l'autre jour, nous demaner d'apporter notre témoignage concernant son calvaire.
«Après tant d'années de souffrance en silence et de débrouillardise pour me remttre debout, je n'arrive plus à supporter la situation dans laquelle je vis», nous confie M. Béchir Touihri. Puis d'ajouter : «Je n'arrive même plus à nourrir mes enfants».
Tout a commencé début 1996 lorsque notre interlocuteur est devenu l'une des premières victimes de la mafia au pouvoir.
Après avoir été le promoteur d'une projet grandiose du côté de Tabarka (voir La Presse du 8 février 1996), il est devenu un «SDF» économique obligé d'effectuer mille et une acrobaties pour survivre. Et lorsqu'il a réussi début 2010 à Tripoli, en Libye, à convaincre de solides associés pour un nouveau projet prometteur, son rêve n'a pas duré. La révolution éclatera en février 2011 dans ce pays frère et il sera obligé de rentrer bredouille chez lui et de constater que la Tunisie se retrouve dans une situation économique très délicate.
«J'ai saisi plusieurs hauts responsables à propos de mon cas, sans avoir jamais eu de réponse», s'indigne-t-il. Et M. Touihri de rappeler que lorsque la famille au pouvoir a eu vent de son projet, l'un de ses membres l'a approché pour lui «proposer» de l'y associer. Son refus signa l'arrêt de mort du projet.
En l'espace de quelques semaines, il s'est retrouvé suite à cela hors jeu. Nous avons eu connaissance de l'avant et de l'après-débâcle.
Un projet grandiose
Fin 1995 à Tabarka, M. Touihri nous présente son projet en présence de M. Pierre Devez, son associé français. C'était dans le cadre de l'une des rencontres qu'organisait l'Office des Tunisiens à l'étranger afin d'inciter ces derniers à investir en Tunisie.
Ledit projet était donc la vedette de la rencontre. Les deux associés ont fait visionner une cassette promotionnelle de haute facture esthétique et se sont pliés au jeu des questions-réponses avec le public. Pour notre part, nous avons eu un petit entretien avec eux.
Il s'agit d'un complexe prévu sur une ferme domaniale à 4 km de la ville du Corail. Il comprenait une composante agricole (arboriculture, culture maraîchère, élevage et musée agricole), une composante industrielle (agroalimentaire, abattoir, chambres frigorifiques...), une composante touristique axée sur l'animation (2 hôtels, 25 bungalows, des restaurants, des salles de conférences...) et enfin une composante sportive avec des installations pouvant abriter les préparatifs des grandes équipes.
L'étude avait coûté cinq milliards
L'idée était de créer une synergie entre les différentes composantes et de favoriser le développement d'un nouveau type de tourisme, à la fois culturel, rural, écologique et sportif, soit le joli pactole de... 110 milliards avec en perspective 500 emplois directs.
De retour à Tunis, nous publions un compte rendu de la rencontre et décidons de consacrer tout un papier au projet.
Bousculés par l'actualité, ce dernier ne paraîtra que quelques semaines plus tard, soit le 8 février 1996.
Le même jour et au début de la matinée, le téléphone de la rédaction sonne plusieurs fois. Trois pour être précis. Deux de la part d'inconnus pour nous dont un prétendant appeler de France qui sans entrée en matière commencent à attaquer le projet et ses auteurs, les traitant de «rêveurs» pour ne pas dire de «charlatants» ou d'autre chose, et le troisième de la part de M. Touihri lui-même. Ce dernier, la voix pleine d'amertume, nous apprend que beaucoup de choses ont changé et que notre papier a jeté de l'huile sur le feu. Il fallait prendre contact et s'enquérir de l'avancement du projet avant de publier l'article. Une faute professionnelle due entre autres à cette admiration pour le projet et à sa présentation dans le cadre d'une rencontre nationale. Cela allait sans la voracité des prédateurs déjà cités. Chose qui n'avait jamais effleuré notre imagination.
La malheureux promoteur nous explique alors que, comme par enchantement, l'accord signé par le ministre de l'Agriculture de l'époque n'est plus en vigueur et que la ferme domaniale ne sera plus louée à la société promotrice.
Tout tombe à l'eau
Nous confrontons alors notre interlocuteur avec les accusations lancées à travers les deux coups de fil cités (il n'y aura aucune précision écrite). Il répond en nous conduisant au siège de sa société dans un quartier chic de la capitale.
A l'entrée de la villa, une maquette géante du projet «fabriquée en Italie et montrée aux plus hauts responsables du pays». M. Touihri nous fait visiter le siège de sa société et nous montre des photos, des prospectus... Il nous conduit ensuite chez son architecte. Dans son étude, le maître nous déballe des dizaines de plans. Même ceux d'anneaux pour les écuries. «Quelque 2.000 plans qui nous ont coûté un argent et un temps fous», nous dit-il avant de poursuivre : «J'ai dû refuser bon nombre de projets sérieux et juteux à cause du projet de Si Touihri. Il fallait respecter des délais très courts» (le projet devait démarrer en 1998).
Le promoteur nous confiera un peu plus tard que la parution de l'article a été considérée par ses détracteurs comme un défi qu'il leur lançait et qu'ils ont mal pris la chose en serrant encore plus la vis.
Ruiné, M. Touihri, qui avait mis toutes ses économies durement réunies lors de son long séjour à l'étranger en tant que travailleur émigré, s'est alors résigné à des petits projets pour survivre. Tels qu'un petit restaurant au centre-ville.
Aujourd'hui et après tant de sacrifices et de souffrances, il espère être écouté et surtout bénéficier d'un dédommagement.
«Comme bon nombre d'hommes d'affaires, j'ai subi l'injustice et les mauvais traitements infligés par la dictature qui a étouffé et brisé le pays pendant plus de vingt ans», conclut-il.


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