Les dernières visites du président provisoire de la République, Moncef Marzouki, en Egypte, à Addis-Abeba (Ethiopie) et en France ont fait l'objet d'une conférence de presse tenue, hier, au Palais présidentiel de Carthage par le porte-parole de la présidence de la République, Adnène Manser. Débattant de la première visite, M. Manser a indiqué qu'elle est la première du genre entre deux présidents démocratiquement élus après la chute des deux régimes dictatoriaux tunisien et égyptien. Ce qui a amené certains, a-t-il ajouté, à l'appeler le sommet du printemps arabe. Il a également fait remarquer que lors de plusieurs entretiens, les présidents Morsi et Marzouki ont insisté sur la nécessité de relancer les relations tuniso-égyptiennes sur la base de la fraternité, de la solidarité et de l'aspiration au meilleur. Dans la même optique, le porte-parole de la présidence de la République a noté que les deux présidents ont convenu de renforcer la coopération dans les secteurs du commerce, de l'environnement, de l'électricité, des technologies, de la communication, de l'énergie, du tourisme et de la culture. Comme ils ont manifesté la même position par rapport aux causes palestinienne et syrienne, insistant sur le droit légitime des deux peuples à une vie digne et à une gouvernance démocratique. S'agissant de la visite du président provisoire de la République à Addis-Abeba, M. Manser a fait observer qu'elle intervient à l'occasion de la 19e session du sommet de l'Union africaine (UA). Une visite, a-t-il expliqué, qui vient réconcilier la Tunisie avec son identité africaine après la froideur qui a marqué les relations du pays avec le continent durant les dernières décennies. Dans ce sens, M. Manser a précisé qu'il a été procédé, à cette occasion, à la signature de différentes conventions relatives au statut de la Cour africaine de la justice et des droits de l'Homme et à la convention de l'Union africaine pour la protection des immigrés, connue sous l'appellation «La convention de Kambala». Au cours de cette visite, le président Marzouki a eu un entretien avec le prince koweïtien Cheikh Jaber Essobah, invité d'honneur de la 19e session du sommet de l'UA. Lequel entretien a permis de revenir sur la coopération bilatérale entre les deux pays et les projets prévus en Tunisie par les investisseurs koweïtiens. S'attardant sur la visite du président en France, M. Manser a affirmé que les entretiens qu'a eus le président Marzouki avec son homologue français François Hollande ont débouché sur l'élaboration de plusieurs projets. Ces projets concernent la possibilité de reconvertir des dettes tunisiennes en projets de développement dans les zones intérieures, l'encouragement des investissements français en Tunisie dans les secteurs du transport, de l'infrastructure et des énergies renouvelables, la promotion du tourisme tunisien, la coopération scientifique et universitaire, la promotion des conditions des immigrés illégaux en provenance de Lampedusa (Italie), et les retraités tunisiens contraints à voyager en France tous les six mois afin de percevoir leur pension. L'intention est en effet d'abolir ce déplacement afin de leur épargner la fatigue et les dépenses supplémentaires. Par ailleurs, le président François Hollande n'a pas manqué d'exprimer la disposition de son pays à coopérer avec la Tunisie pour la récupération de ses avoirs illégalement transférés dans des banques françaises.