• Accroissement de 35,8% des recettes en devises, de 74,2% des nuitées et de 41,5% des entrées • Un retour aux résultats de 2010 est possible en 2013, si la sécurité ne fait pas défaut dans le pays • Politique de marketing : un appel d'offres a été lancé pour le choix d'une seule boîte, au lieu de cinq, qui se chargera de la promotion du produit tunisien L'embellie que connaît actuellement le secteur se perçoit à travers la nette amélioration des différents indicateurs au cours du premier semestre de l'année en cours. La traduction de cette reprise se trouve matérialisée aujourd'hui par le taux d'occupation élevé, frôlant le surbooking, que connaissent toutes les régions touristiques du pays, du nord au sud. Résultat : qu'il s'agisse des entrées des non-résidents, des recettes en devises ou des nuitées, la croissance enregistrée est impressionnante et à deux chiffres. Elle reste, cependant, en deçà des réalisations de 2010 qui ne pourraient être atteintes qu'à la fin 2013. Les conditions objectives pour la relance durable de ce secteur vital restent à l'évidence le renforcement de la sécurité dans le pays et de la paix sociale. D'ores et déjà, estime le directeur général de l'Ontt (Office national tunisien du tourisme), M. Habib Ammar, le secteur est parvenu, au cours du premier semestre 2012, à combler plus de la moitié de ce qu'il a perdu en 2010, considérée année de référence. En témoigne l'évolution des recettes en devises qui se sont accrues de 35,8% (soit moins 14,4% par rapport à la même période 2010) pour atteindre 1.154,2MD, des nuitées de 74,2% (soit -20% par rapport à 2010) et des entrées de 41,5% (soit -13,9% par rapport à 2010) qui se sont situées à 2.502.504. Tous les marchés, ou presque, ont observé une augmentation significative, à l'exception du marché français qui reste un peu rétif. Les grandes satisfactions viennent des marchés russe, qui ont observé au cours du premier semestre, un bond de 40%, par rapport à la même période de 2011, britannique (+35%), allemand et maghrébin. Les prévisions pour l'arrière-saison restent, cependant, imprécises. Même si ce trend est appelé à se poursuivre jusqu'à la fin du mois d'août (excepté pour le marché maghrébin sous l'effet de Ramadan), un optimisme modéré est observé pour le reste de la saison dans la mesure où le marché est de plus en plus guidé par les réservations de dernière minute (late booking). Le mécanisme de partage de risques D'une manière générale, cette reprise est loin d'être fortuite. Elle vient récompenser un grand travail déployé par l'administration et les opérateurs pour sauver la saison qui a failli, à plusieurs reprises, être compromise par la situation générale dans le pays et dont le dernier épisode fut l'instauration en fin mai dernier d'un couvre-feu qui n'a duré que quelques jours. En effet, un grand travail de relations publiques a été engagé pour relancer la destination Tunisie, à travers l'invitation de tour-opérateurs, de journalistes et d'agents de voyages. En même temps, un grand travail de publicité institutionnelle a été engagé sur les différents marchés. Une enveloppe de l'ordre de 68 millions de dinars a été mobilisée à cet effet (dont 30 MD ont été déjà dépensés) pour promouvoir le site tunisien à travers les différents canaux de communication, dont pour la première fois la publicité dans les télévisions en France, en Italie, en Allemagne et en Russie. En plus de la publicité conjointe engagée par l'Ontt et les agences de voyages, un mécanisme a été testé, pour la première fois en 2012, à savoir la signature d'une convention de partage de risques entre l'administration du tourisme et certains transporteurs aériens, notamment Tunisair, Nouvelair, Transavia et Tunisair express. Ce mécanisme a donné des résultats probants permettant de drainer pas moins de trente mille touristes jusqu'ici. Cette embellie nécessite, estime le directeur général de l'Ontt, l'engagement d'actions en profondeur pour la résorption de problèmes structurels, à l'instar de la diversification du produit, des modes d'hébergement, des marchés, la promotion de la qualité du produit, l'amélioration des recettes... D'ores et déjà, la politique de marketing est en train d'être révisée de fond en comble à l'effet d'optimiser les moyens et d'éviter de promouvoir une image fragmentée et segmentée de la Tunisie qui diffère d'un marché à l'autre. Un appel d'offres a été lancé pour le choix d'une seule boîte qui se chargera de la promotion du tourisme tunisien. L'image de la Tunisie touristique était véhiculée jusqu'ici à travers cinq boîtes qui construisent leurs concepts et leurs campagnes en fonction d'un marché déterminé, donnant à la Tunisie touristique une image souvent parcellaire et un peu tronquée.