Dix-sept mois après la révolution du 14 janvier 2011, Leïla Ben Ali livre dans son livre Ma Vérité, sorti hier jeudi 21 juin, sa version de la chute de son mari, le président déchu, Zine El Abidine Ben Ali. «Les révélations» qu'on attendait n'ont pas été au rendez-vous. Pour Leïla Ben Ali, il n'y avait point de révolution. Il s'agit, en réalité, soutient-elle, «d'un coup d'Etat planifié, fomenté par le chef de la sécurité présidentielle, Ali Sériati, qui aurait tout manigancé pour pousser mon mari à quitter la Tunisie lui faisant croire qu'il allait être assassiné par l'un des membres de la garde présidentielle, information qui lui serait parvenue de la part des renseignements français». Leïla Ben Ali accuse, par ailleurs, Kamel El Ltaief, ex-conseiller très écouté de son mari, tombé en disgrâce depuis 1992, d'être à l'origine de ce qui est arrivé au couple présidentiel le 14 janvier 2011. Sans donner de détails sur le rôle joué par l'ancien conseiller de son mari, Leïla Ben Ali se contente de lancer des accusations qu'il est difficile de prouver. Toute porte, donc, à croire que les informations livrées par Leïla Ben Ali n'ont apporté rien de nouveau par rapport à ce qui a été déjà écrit et publié depuis la révolution. Même l'éditeur du livre «Ma vérité», Yves Derai, se dit «intrigué par le témoignage d'une actrice de premier rang autour d'une affaire qui est restée mystérieuse». Il ajoute, lors d'une émission consacrée au livre, sur France Inter : «Je pense que l'histoire de cette révolution n'a pas été écrite. Le départ brutal de Ben Ali ne nous paraissait pas crédible». Une révélations tout de même : Leïla Ben Ali pense que les fameux snipers, toujours introuvables, «ont été commandités par des services secrets étrangers», ce qui veut dire, selon elle, que «l'éviction de son mari était le fruit d'un coup d'Etat». Elle nie tout, ne se reconnaît aucun tort, elle attaque tout le monde et ne se remet nullement en question, y compris pour ce qui est des accusations de corruption et de malversation qui lui sont imputées ainsi qu'aux membres de sa famille. Elle se justifie en soulignant : «Parmi les miens, quelques-uns ont exagéré, souvent les plus jeunes, qui se laissaient aller à leur appétit de profit».