Après un essoufflement qui a duré plusieurs années, dû entre autres à la faillite du TO Azur Reisen, qui avait fait main basse sur la production à partir du marché hollandais vers la Tunisie, voilà que ce marché reprend de nouveau des couleurs, grâce à l'entrée en force du TO Corendon. Hier, sur le tarmac de l'aéroport international d'Enfidha-Hammamet, le premier vol charter transportant quelque 200 touristes hollandais a été reçu avec l'arrosage de bienvenue de la part des sapeurs-pompiers, protocole d'usage dans l'industrie aéronautique. Quant aux passagers qui foulaient la première fois le sol tunisien, ils ont été choyés par des roses et un petit cocktail de bienvenue. Sur les airs et les rythmes d'une troupe folklorique, ils avançaient vers les bus qui les transporteront à leurs hôtels, émerveillés par la luminosité et le beau temps. Pour M. Faouzi Rommene, réceptif du TO Corendon et P.-d.g. de l'Agence Paneurop Travel-service, c'est l'aboutissement d'un effort de prospection, de démarchage et d'efforts promotionnels en continu, depuis l'année 2006. «C'est le troisième TO, après la TUI et Sunweb, en termes de trafic sur la Tunisie», souligne-t-il, pour mettre en exergue la valeur et l'importance de l'apparition de ce TO sur les écrans de la destination. Affichant un large sourire, le jeune loup qui a fait ses premières armes dans l'accueil, l'assistance des touristes et l'organisation des excursions, se trouve aujourd'hui aux commandes du plus grand trafic de touristes hollandais sur la destination. En effet, la programmation aérienne pour cette saison compte 55 vols au 31 octobre 2012. Le tour-opérateur Corendo, qui dispose d'une flotte aérienne dont la capacité vient d'être renforcée par un Boeing 737-800 et qui attend la livraison dans les jours à venir d'un autre appareil du même type, s'enorgueillit d'actionner la plus importante machine de vente aux Pays-Bas. Grâce à son réseau de vente et son call center, il arrive à envoyer plus de 450.000 touristes hollandais en voyage, dont 300.000 en Turquie. Au départ de la Hollande, les destinations proposées rivalisent de charme et se positionnent pratiquement dans une bonne gamme, à l'instar de la Grèce, l'Egypte, le Maroc, et tout récemment la Gambie. Classé deuxième en Hollande, «il compte passer de 2.000 clients sur la Tunisie à 15.000 cette année», nous informe Faouzi Rommène. Il est à noter que le marché hollandais, après avoir atteint un niveau remarquable de 80.000 clients sur la Tunisie, a accusé une chute de plus de 80%. Corendon compte bien booster son activité en direction de la Tunisie, grâce entre autres à un bon rapport qualité-prix. «Nous ne nous inscrivons pas dans le bradage de la destination, mais la structure intégrée du TO nous permet d'agir sur les charges, notamment au niveau de l'aérien, puisqu'on dispose de notre propre flotte», explique M. Rommène. D'ailleurs, «les hôtels proposés en brochure doivent être cotés au minimum d'une échelle de 7 sur 10, sur le site de référence des voyageurs en Hollande, à savoir ZOOVER.NL», souligne notre interlocuteur. A partir de la plateforme Enfidha-Hammamet, les clients de Corendon séjourneront à Hammamet, à Yasmine-Hammamet, à Sousse et à Monastir. Ils bénéficient de packages all inclusives, il n'empêche, ils ont au programme plusieurs excursions et mini-circuits. Le client hollandais, en plus des belles plages, du bien-être et la culture, aime la découverte, souligne le réceptif de Corendon, qui déplore toutefois un «manque cruel de guides parlant hollandais». Pour cet opérateur touristique qui donne l'exemple en temps de morosité et d'incertitudes, qu'il ne faut ménager aucun effort pour la consolidation des scores de la destination et l'amélioration des taux de fréquentation, il faut «persévérer et continuer à croire aux potentialités de la destination». D'ailleurs, l'élan positif des ventes a encouragé le TO à envisager une autre liaison avec la Tunisie, à partir de la Belgique. «On va essayer de garder un ou deux vols sur l'année avec un double toucher sur l'aéroport d'Enfidha-Hammamet et celui de Djerba», a-t-il conclu sur une note d'optimisme. Voilà la race d'opérateurs touristiques qu'il faut soutenir et encourager.