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La Kahéna, une femme, une mère (2)
Vadrouille - Commémoration
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 03 - 2012

Deux razzias espacées de 14 ans, l'une contre Suffetula (Sbeitla) et l'autre contre Justinianapolis (Sousse), et une conquête entreprise dès 670 (l'an 50 de l'hégire) par Okba Ibn Nafaâ avec une brutalité inouïe ont laissé aux autochtones berbères de l'Ifriqiya le sentiment d'une profonde méfiance sur les motivations réelles des conquérants et un désir accru de liberté. Sacrifiant à l'impératif d'unité, le tribus berbères ont accepté de se fédérer sous l'autorité de l'un des leurs pour résister à l'envahisseur et le chasser hors de leurs territoires.
Après le meurtre d'Okba par Kousseila (un chef berbère emprisonné par Okba) près de Biskra (en Algérie) en 683, les Arabes ont été repoussés en Cyrénaïque. En 695, le calife Abdelmalek organise une expédition forte de 40.000 hommes sous la conduite du général Hassan ibn-Noomâne qui reprend d'assaut le territoire ifriqiyen où, dans un premier temps, il remporte des victoires faciles, en particulier contre ce qui restait des troupes byzantines. Il en va tout autrement au contact de l'armée d'une cheftaine berbère qui a pris le relais de son mari, mort quelques années auparavant. Selon feu Hassen Hosni Abdelwahab, cette princesse s'appelait Dihia (d'autres sources parlent de Doumia fille de Theptet fils de Tifân), la première appellation voulant approximativement dire «la Sage» et la seconde «l'Audacieuse». Née dans la branche Jraoua (d'où l'appellation Jarou, chez nous) de la grande tribu des Zénata, qui occupait l'est algérien et l'ouest tunisien. Les historiographes arabes, pour en avilir l'image, l'ont appelée el-Kahina, la Sorcière et ont affirmé qu'elle s'était convertie au judaïsme, religion qu'embrassaient nombre de Berbères de l'Antiquité.
Dihia a hérité le pouvoir de son mari, décédé avant l'arrivée de Hassan en Ifriqiya. L'histoire officielle nous apprend que la Kahéna a méconnu les motivations profondes des conquérants arabes, venus gagner les cœurs plutôt que chercher à soumettre les populations. Ce que dément l'histoire avec les épisodes antérieurs et ce qui explique que la Kahéna ait adopté la politique de la terre brûlée devant le premier assaut de Hassan, en incendiant des villes susceptibles d'être pillées. Toujours est-il qu'elle réussit à repousser encore une fois les envahisseurs. Hassan est repoussé en Tripolitaine où il passe quatre ans à réorganiser ses troupes. La Kahéna a emprisonné un grand nombre de soldats qu'elle a par la suite élargis sauf un, Khaled Ben Yazid, qu'elle adopta, en en faisant un frère pour ses deux enfants. Or, ce fils adoptif allait la trahir en espionnant pour le compte de Hassan qui, revenu quatre ans plus tard, finit par défaire la Kahéna et soumettre la plus grande partie du pays. C'est à ce moment précis que se situe un épisode crucial pour le devenir de tout le Maghreb. Sentant sa fin prochaine inéluctable, au lieu de recourir à des gestes de désespoir, elle a choisi de confier à son ennemi victorieux le sort de ses enfants. Ce faisant, elle a éteint, avant qu'il ne se déclare, le feu de la résistance berbère jusqu'au bout face aux troupes arabes. Ses enfants biologiques, convertis à l'islam, ont décisivement contribué au retournement de la situation en faveur des conquérants. A ce titre, la Kahéna mérite d'être considérée comme la mère des musulmans nord-africains de souche. Alors, ne mérite-t-elle pas d'être réhabilitée et de retrouver dans notre mémoire la place qui sied aux grands de notre histoire ?


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