Le président de l'Assemblée constituante civile, Slaheddine Jourchi, a affirmé que «la Constitution ne répond pas à la logique de la majorité ni à celle de la minorité, mais doit être un texte consensuel», faisant remarquer que «l'intérêt général commande à ce que la discussion de cet important document ne soit pas limitée aux conseils élus». Dans une déclaration, hier, à l'agence TAP, M. Jourchi a indiqué que l'Assemblée constituante civile qui avait élu, lors d'une séance plénière, tenue le 11 février, son président et adopté son règlement intérieur «ne signifie pas la non-reconnaissance de la légitimité de l'Assemblée nationale constituante, comme le prétendent certains Tunisiens, mais représente une initiative prise par des associations dans le dessein d'approfondir le dialogue national sur l'élaboration de la nouvelle Constitution du pays». Après avoir précisé que cette assemblée existe dans plusieurs pays, à l'instar du Portugal et de certains pays de l'Amérique latine, le militant des droits de l'Homme a considéré que l'écriture de la Constitution n'est pas simplement une procédure technique mais représente plutôt un point focal dans la vie des sociétés durant les phases de transition. «Bien que l'Assemblée constituante civile ne dispose pas du droit du veto et que ses décisions ne sont pas contraignantes, les représentants du peuple au sein de l'Assemblée nationale constituante doivent prendre en considération les points de vue d'une partie de l'opinion publique tunisienne». Il a, par ailleurs, souligné la volonté d'organiser une séance de concertation avec le président de l'Assemblée nationale constituante, Mustapha Ben Jaâfar, afin de raffermir les relations de coopération et de complémentarité entre les deux structures. En réponse à une interrogation sur la présidence mixte de l'Assemblée, M. Jourchi a déclaré que cette «coprésidence s'inscrit dans le cadre du souci d'impulser le rôle participatif entre les femmes et les hommes, d'enrichir les acquis de la Tunisie et d'approfondir l'idée de la parité».