La pièce Carthage en folie ou Al Jamâa a ouvert, samedi dernier, la 6e édition du festival du rire au Théâtre municipal de Tunis. La pièce revient sur le début du mouvement contestataire en Tunisie peu avant la révolution du 14 janvier, faisant revivre aux spectateurs les agissements dans la rue et les réactions au palais de Carthage. Par excès de méfiance, le président, un ancien des services spéciaux, se déguise et descend dans la rue pour contrôler personnellement ce qui s'y passe. Un soir, les agents secrets l'ont confondu avec un balayeur de rues. La ressemblance est tellement frappante que ce dernier fut enfermé par crainte d'être manipulé par les opposants. Le conseiller (Tawfik Bahri) informe son complice, le gendre du président. Ainsi commence un complot visant à éliminer le président et à le remplacer par son sosie. La pièce met en relation plus de deux personnages, proposant une alternance de scènes hilarantes, mais où la satire devient parfois des plus virulentes. Le rôle du président déchu est campé avec brio par l'humoriste Hédi Oueld Baballah, passé à tabac et emprisonné sous l'ancien régime pour avoir, justement, imité la voix de Ben Ali et pour l'avoir raillé. Le public du festival du rire aura, ce soir, rendez-vous avec Mustapha El Atrassi, qui fait partie des humoristes les plus appréciés en France où il vit.