• Il a été possible d'approuver 2.526 opérations d'investissement agricole privé d'une valeur de 248 millions de dinars au cours des huit premiers mois de cette année. L'investissement privé dans le secteur agricole, qui connaît une dynamique réelle dans les régions, est en mesure de générer de nouveaux postes d'emploi et d'augmenter la production pour satisfaire les besoins de consommation du marché local et dégager un excédent à exporter aux marchés extérieurs. Tous les secteurs d'activités agricoles sont concernés par l'investissement y compris les produits maraîchers, les arbres fruitiers, les céréales, l'élevage, l'agriculture biologique... Des compétences tunisiennes dans ce secteur dont des ingénieurs agricoles sont en mesure de prendre l'initiative pour créer des projets rentables en exploitant les avantages mis à leur disposition et les facilités qu'ils sont en droit de demander pour faire de l'agriculture tunisienne un vrai élément de base dans le développement économique. D'ailleurs, selon l'Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), il a été possible d'approuver 2.526 opérations d'investissement agricole privé d'une valeur de 248 millions de dinars (MD) au cours des huit premiers mois de cette année. Cela correspond à une croissance de 4% du montant de l'investissement par rapport à la même période de l'année précédente. L'aquaculture en plein essor Malgré les problèmes sécuritaires qui ont suivi la révolution, les promoteurs n'ont pas baissé les bras. L'objectif étant de concrétiser leurs projets dans les différentes régions pour participer au développement de leur région et améliorer, parallèlement, leur revenu en procédant à des recrutements de la main-d'œuvre locale. Ils contribuent ainsi à réduire le chômage au niveau régional dont le taux diffère d'une région à une autre. On constate que l'accroissement de l'investissement agricole a concerné un ensemble de régions avec une évolution de 495% dans le gouvernorat de Sousse, de 107% dans le gouvernorat de Sfax, de 99% dans celui de Jendouba, de 74% dans celui de Mahdia, de 41% dans la région de Bizerte, de 36% dans la région de Monastir, et de 19% dans la région Sidi Bouzid. Après une période d'attentisme et d'observation, les promoteurs ont décidé de compter sur leurs propres ressources pour allouer les fonds nécessaires – en contractant au besoin des crédits – destinés à créer des projets agricoles. Ce secteur compte encore plusieurs opportunités qui ne sont pas toutes exploitées. La demande des produits agricoles ne cesse d'évoluer au fil des ans, vu la croissance démographique et l'amélioration des conditions de vie des citoyens sans compter les possibilités d'exportation vers les marchés traditionnels et nouveaux. L'évolution de l'investissement agricole privé approuvé par activité montre que le secteur de l'aquaculture intéresse encore les promoteurs notamment dans les gouvernorats de Bizerte, Sousse, Monastir et Mahdia dans la mesure où l'investissement total a atteint une valeur de 47,8 MD, soit une évolution de l'ordre de 128% par rapport à 2010 à la même période. L'aquaculture constitue, en fait, un secteur en plein essor, vu sa capacité de répondre aux besoins de consommation en matière de poissons. Ces unités de production constituent un appoint pour la pêche dans la mer d'autant plus que certaines régions du littoral connaissent depuis quelque temps des pressions, ce qui a nécessité l'instauration d'une période de pause biologique interdisant toute forme de pêche. De plus, les produits de l'aquaculture vendus généralement à prix abordables contribuent à réguler les prix sur le marché. Huileries travaillant au mode biologique Durant les huit premiers mois de l'année en cours, l'investissement dans le secteur de la pêche a augmenté de 110%. Ce bon résultat est dû essentiellement a la mise à niveau des chalutiers du gouvernorat de Sfax. Solides et bien équipées, les embarcations sont en mesure de pêcher en haute mer en toute sécurité. Les pêcheurs sont toujours appelés, cependant, à prendre leurs précautions notamment lors des tempêtes pour éviter la perte de vies humaines. L'utilisation des bulletins météo, avant de prendre le large et à titre préventif, peut éviter bien des catastrophes. Les pêcheurs chevronnés peuvent prêter leur expérience aux nouveaux venus pour leur apprendre le métier en pratique. L'investissement dans le secteur de la première transformation des produits agricoles a également réalisé des résultats satisfaisants avec un accroissement de l'ordre de 63%, soit une valeur de 9,9 MD au cours des huit premiers mois de cette année. Un tel embellissement est tributaire en partie de l'investissement dans le domaine des huileries travaillant en mode biologique. L'huile biologique est très appréciée par les consommateurs dans les quatre coins du monde. Sa commercialisation est donc possible sur plusieurs marchés qui n'exigent que la qualité et la conformité aux standards internationaux. Revers de la médaille, certains secteurs n'ont pas connu leur envol pour diverses raisons. C'est le cas, par exemple, de l'investissement dans les grandes cultures, les cultures maraîchères et l'arboriculture dans la mesure où la baisse se situe à 11% soit une valeur de 155 MD au cours des huit premiers mois de cette année. Cette chute des investissements peut s'expliquer par la diminution de la contribution des sociétés de mise en valeur et de développement agricole, qui a reculé de 77 % soit une valeur de 4,3 MD. Pourtant l'année dernière, l'investissement de ces sociétés a atteint une valeur de 20 MD. Les problèmes vécus par ces sociétés suite à la révolution ne leur ont pas permis de participer massivement à l'effort de l'investissement, mais la situation pourrait s'améliorer au cours de la prochaine étape surtout que le climat des affaires commence à se normaliser.