En route pour le " grand huit ", deux monuments continentaux vont en découdre pour une place en phase de poule. Que le spectacle commence! Les choses sérieuses débutent ce soir pour l'Espérance, amenée à sortir le grand jeu face à El Merrikh du Soudan, un adversaire valeureux et rompu aux grandes joutes continentales. Au prix de beaucoup de solidarité et d'endurance de groupe, l'EST est parvenue jusque-là à se frayer un chemin en Ligue des champions, bravant les périples africains avec ce que cela comporte comme aléas conjoncturels et supplément d'âme pour s'imposer. La marque de fabrique des "Sang et Or " est de se surpasser dans l'adversité, puiser dans ses ressources pour atteindre à terme ses objectifs. Pour ambitionner d'atteindre la phase de poule de la reine des compétitions africaines, l'EST devra tout d'abord optimiser son rendement au cours de cette double confrontation, face à une équipe soudanaise redoutable. Evoluer dans son jardin de Radès demande une mise à profit des atouts offensifs de l'équipe. A cet effet, les canonniers de l'équipe ont laissé entrevoir de belles prédispositions à l'entraînement, à l'instar de Michael, Darragi, Msakni, Ayari et Bouazzi. Football total et polyvalence L'Espérance pratique un football total, un football tout en mouvement ou tout le monde attaque et tout un chacun revient au charbon. Les dédoublements et les déboulés de Ben Amor, les buts incisifs de Chammam, le jeu de tête de Ben Youssef et de Derbali, c'est dans la polyvalence, la prise de risque et le cumul des tâches que l'EST s'épanouit. La cohésion et l'alchimie de groupe n'étant pas un vain mot chez le champion sortant (de la compétition locale), le club de Bab Souika y ajoute une touche transcendantale, un brin de pureté dans le jeu, pour forcer à terme son destin. Certes, la débauche d'énergie fournie jusque-là a pesé sur l'EST, les blessures et l'usure de certains joueurs étant inéluctables quand on joue sur plusieurs fronts. Le football étant avant tout un sport de contact, les absences ponctuelles deviennent le lot de toute équipe; à la différence qu'à l'EST, les solutions de rechange sont viables et les alternatives, compétitives à plus d'un titre. Dans cet ordre d'idées, le jeune défenseur axial, Ben Mansour, blessé face à la JSK, cédera sa place à Zied Derbali (voire Banana en cas de forfait de dernière minute de Derbali). Outre Naouara dans les bois, sur les flancs, les deux latéraux volants, Ben Amor et Chammam, auront pour consignes de sécuriser leurs couloirs respectifs, mais aussi combiner avec les inter-gauche et droit, piquer tantôt vers l'axe et faire prévaloir leur vivacité et leur vitesse d'exécution en situation de relance. Plus haut, le staff technique a vraisemblablement hésité avant de se décider à opter pour une ligne médiane composée de deux récupérateurs. Les deux porteurs d'eau, Korbi et Roger, débuteront ainsi la rencontre, avec pour mission de ratisser large et quadriller le terrain. L'écran axial, Korbi, est assez mûr tactiquement pour saper convenablement les constructions de jeu adverses, alors que Roger a plus de mordant en situation d'amorces offensives, se transformant tantôt en finisseur et de temps à autre en passeur décisif. Associés à Darragi à la manœuvre, ces deux trublions ne manqueront pas d'apporter leur concours aux " rushs " offensifs des "Sang et Or ". Sur le plan du jeu, l'EST a plusieurs cordes à son arc. Le relais offensif, les permutations et les reconversions sont l'une des facettes du compartiment d'attaque de l'équipe. Si la liaison entre les deux dernières lignes devrait être assurée par le duo Darragi-Msakni, ce dernier peut se transformer à tout moment en attaquant de soutien, ailier de débordement ou encore en tant que joueur tampon à l'entrejeu, et ce, dans le but de mettre le duo Bouazzi-Michael dans de bonnes conditions de conclure. Il est rassurant aussi de pouvoir compter sur l'apport éventuel de Ayari (ce dernier serait vraisemblablement gardé sur le banc, au chaud). De toute évidence, les péripéties du match conditionneront les changements à apporter en cours de jeu. A cet effet, les alternatives sont assez viables, à l'instar du pivot, Souissi, prêt a être incorporé, une fois sollicité. Ainsi présentée, l'Espérance a les cartes en règle pour prendre option dès cette manche aller. Notons, enfin, le duel tant attendu entre deux joueurs de la même école clubiste sfaxienne, en l'occurrence Abdelkrim Nafti d'un côté et Aymen Ben Amor de l'autre.