1 - Non, je ne suis pas vraiment surpris, compte tenu de ce que nous avions vécu dans cette période transitoire dans la foulée de la révolution des libertés et de la dignité. Rien de systématique ou de global ne pouvait être défini. Maintenant que les élections pour l'Assemblée constituante ont rendu leur verdict, il faudrait que tout bouge, se transforme, car on sait que si les cellules ne sont pas bien irriguées, donc vivantes, tout le corps tombe malade. Dans l'immédiat, je crois qu'un changement des structures juridiques, s'il se révèle nécessaire, ne revêt pas une priorité absolue. L'urgence réside ailleurs, c'est-à-dire dans la situation financière alarmante que traversent tous les clubs. Nous vivons dans un cadre associatif, et cela ne constitue pas une exception tunisienne: il est du devoir des autorités publiques de soutenir le sport financièrement et au niveau de l'infrastructure, de façon à lui permettre de survivre. 2 - Le responsable de cette situation s'appelle, à mon sens, une organisation de la vie sportive et des clubs qui était particulièrement fondée sur un dirigisme excessif, mis en pratique par quelques personnes qui utilisaient le sport comme étant une carte sociopolitique, plutôt qu'en tant qu'instrument d'épanouissement et de développement de la jeunesse. Tout le reste étant au fond une affaire de montage. Vous pourriez au choix comprendre le terme “quelques personnes” pour désigner un clan mu par un même intérêt ou plutôt une seule personne dont on connaît l'influence nocive. Je vous laisse du reste la liberté d'appeler cela phénomène de récupération». 3 - On n'en est plus au stade de l'espoir. Cela doit, en fait, bouger pour dépasser l'immobilisme. Le souffle de la révolution n'a pas encore touché le domaine sportif. Les constituants élus et l'exécutif qui suivra vont certainement prendre en charge ce secteur. Car sans une impulsion des structures décisionnelles, rien de salutaire ne peut être entrepris pour les volets vitaux du financement du sport, de la révision des structures, de l'amendement des législations… Cela dépasse le simple pouvoir des intervenants sportifs. Quoi qu'il arrive, c'est un énorme chantier qui nous attend et qui nécessite l'adhésion de toutes les bonnes volontés patriotes et imbues de l'esprit de la révolution.