La visite de Béji Caïd Essebsi, Premier ministre dans le gouvernement de transition à Benghazi a été l'occasion privilégiée de féliciter les nouveaux dirigeants libyens pour la réussite de la révolution libyenne, et de réaffirmer le soutien de la Tunisie au peuple libyen. La visite a offert également un cadre idoine pour réfléchir sur l'avenir des deux peuples qui sont unis par un destin commun et par la convergence des intérêts au niveau interne et externe. Le communiqué commun rendu public à l'issue de la visite effectuée par le Premier ministre au sein du gouvernement transitoire à Benghazi met l'accent sur la volonté qui anime les dirigeants des deux pays, en cette étape historique décisive, d'axer tous les efforts sur la consolidation des liens de fraternité et de solidarité entre les deux peuples au service de leurs intérêts communs et pour l'instauration de relations fructueuses, fondées sur la coopération, la complémentarité et le partenariat dans le cadre de la crédibilité et de la transparence. Dans une déclaration à la presse, Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, a mis l'accent sur l'impératif qu'il y a à ce que les hommes d'affaires dans les deux pays contribuent à la définition des contours d'un avenir meilleur pour les jeunes des deux révolutions tunisienne et libyenne qui, a-t-elle dit, ont payé cher leur liberté et leur dignité. La contribution de la Tunisie à la restructuration de la Libye, a-t-elle estimé, est un "devoir" et non une action conjoncturelle, ajoutant que les deux peuples ont besoin l'un de l'autre en cette période transitoire pour qu'ils puissent parvenir à bon port. "Nous sommes disposés à contribuer aux efforts de reconstruction de la Libye à travers des bureaux d'études et de services", a-t-elle observé. Elle a précisé qu'une concertation approfondie avec la partie libyenne aura lieu afin d'explorer les domaines prioritaires, affirmant que l'Utica est en mesure d'élaborer un plan d'action en matière de coopération bilatérale et d'ouvrir un bureau en Libye pour accompagner les investisseurs des deux pays et faciliter leurs activités. Pour sa part, M. Saïd Aydi, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi, a fait remarquer que l'objectif de cette visite est d'engager une coopération bilatérale sur des bases solides, aux plans politique et social, et entre les différentes composantes de la société civile sans pour autant omettre le devoir de féliciter le peuple libyen pour la réussite de sa révolution qui a été d'un grand appui à la révolution tunisienne. S'agissant du rôle des compétences et de la main-d'œuvre tunisiennes dans la construction d'une Libye nouvelle, M. Aydi a déclaré que les autorités libyennes accordent la priorité à la Tunisie et que le ministère de la Formation et de l'Emploi est actuellement en cours d'élaboration d'un programme de coopération. De son côté, le ministre de l'Education, Taïeb Baccouche, a évoqué la possibilité d'unifier à l'avenir les manuels scolaires dans les deux pays, affirmant que les portes de la coopération sont ouvertes, tant dans le domaine du recyclage qu'en matière d'échange des enseignants. Il a également rappelé que les écoles tunisiennes ont accueilli un grand nombre d'enfants libyens, que les conditions difficiles dans leur pays les avaient empêchés de poursuivre normalement leurs études.