La question de la publicité publique et les circuits de distribution ont constitué les principaux axes de l'atelier organisé hier à Tunis par L'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication sur''la situation des nouvelles entreprises de presse''. A l'ouverture de cet atelier, M.Kamel Laâbidi, président de l'Inric a exprimé la détermination de cette structure consultative à poursuivre son rôle dans l'analyse de la situation du secteur de l'information et de la communication et l'identification avec les spécialistes, de solutions pratiques pour la promotion de ce secteur et le soutien des journalistes dans leurs actions en vue de présenter une information nationale répondant aux aspirations des Tunisiens après le 14 janvier. Les interventions des propriétaires de journaux participants à cet atelier ont porté principalement sur deux problèmes auxquels ils ont fait face depuis la création de leurs entreprises et dont le premier concerne la publicité publique. Moez Zayoud, propriétaire de l'hebdomadaire Al Oula, s'est indigné du fait que la plupart des journaux créés après la révolution du 14 janvier ne bénéficient pas de la publicité publique, alors que les journaux connus pour leur allégeance à l'ancien régime continuent d'en bénéficier avec d'autres nouvelles publications appartenant à des ''barons de l'information'' en Tunisie. Youssef Oueslati, propriétaire de l'hebdomadaire Arraya s'est penché sur la question de la distribution, démontrant que cette dernière est restée le monopole de la même personne qui exerce sa pression sur les circuits de distribution dans le Grand-Tunis, depuis des années, avec l'appui de l'ancien régime. L'intervenant a ajouté que les nouveaux journaux parus après la révolution ne parviennent pas à arriver jusqu'au lecteur pour que celui-ci puisse juger du contenu, ce qui rend difficile la tâche de convaincre les annonceurs publics ou privés et condamne ces publications à l'échec. Slah Ennouri, directeur général de la Société tunisienne de presse (Sotupress),présent à cet atelier, a ouvert des perspectives devant les propriétaires des nouvelles entreprises de presse en affirmant dans son intervention la volonté de la Sotupress de collaborer avec eux malgré le fait que sa tâche consiste à distribuer des publications étrangères. L'intervenant a précisé que dans le cadre de l'élargissement de ses compétences en tant que service public, la Sotupress a créé 1.000 nouveaux points de vente, qui viennent s'ajouter aux 700 points de vente existant avant la révolution, ce qui doit faciliter la distribution et aider les nouveaux journaux à se soustraire du monopole constaté dans ce domaine. Les participants ont appelé à mettre au point une nouvelle législation organisant la distribution des journaux et magazines en Tunisie dans le cadre de la transparence et conformément aux méthodes rationnelles, demandant à l'Inric de sensibiliser le gouvernement à la nécessité de promulguer des lois réglementant la publicité publique d'une manière générale.