jamais par le passé, Zarzis n'a connu une pénurie de carburant qui a duré aussi longtemps. Le nombre de véhicules qui circulent actuellement en ville a quadruplé, pour ne pas dire plus. Il est constitué du parc auto habituel, des voitures libyennes, des véhicules étrangers, des dizaines de voitures de location et de minibus mis à la disposition des organisations humanitaires mondiales... Heureusement que les 500 taxis et les auto-écoles sont équipés, presque tous, d'un système à gaz. Sept station-services ne suffisent pas pour satisfaire la demande, sans compter les sit-in observés à Skhira et qui retardent la livraison. Des files de voitures en panne sèche et des encombrements bloquent la circulation au centre-ville tous les jours. Avant l'arrivée du camion-citerne, des rixes et des échauffourées éclatent à tout moment et il est impossible de pouvoir mettre de l'ordre dans la distribution «J'ai bien voulu réserver une file aux cas urgents (ambulances, médecins...) et faciliter l'approvisionnement de ceux qui sont en mission et qui font la navette Zarzis - Ras Jedir et Zarzis - Dhehiba quotidiennement à l'instar de l'Unhcr, l'OMS, l'OMI, le PAM, le CR... ou ceux qui ont des bases nautiques... en leur servant le carburant dans des bidons, mais dommage là aussi, des intrus parviennent à se procurer ce précieux liquide pour le revendre à 45 D les 20 litres, à quelques mètres de la station-service», nous confie un gérant de station. Et d'ajouter : «Avant, on ne vendait même pas 100 l par jour. Maintenant, les 1000 l sont épuisés en une heure de temps. Et dès que le camion-citerne quitte Tunis, les voitures prennent place devant les pompes. Des partisans des rebelles libyens m'ont demandé de ne plus livrer le carburant dans des bidons et en grande quantité aux Libyens car ils l'amènent aux milices de Gueddafi... Les écarts de conduite et les dépassements sont monnaie courante». A signaler que cette pénurie est également vécue à Ben Guerdane, Djerba et Médenine.