Des demandeurs d'asile ont bloqué pendant quelques heures hier une route et une voie ferrée près d'un centre d'accueil de migrants à Bari (sud de l'Italie) pour exiger le statut de réfugié, provoquant des affrontements avec les forces de l'ordre qui ont fait 35 blessés, ont annoncé les médias italiens. Parmi les blessés figurent notamment des policiers et quelques passants ayant reçu des pierres jetées par les manifestants, qui s'en sont aussi pris avec leurs projectiles à un autobus qui passait à proximité, selon le site internet du quotidien Il Corriere della Sera. Les manifestants, au nombre de plusieurs centaines et pour certains armés de barres de fer, ont bloqué la voie ferrée avec de grosses pierres et allumé des feux le long de la voie. Une trentaine d'entre eux ont été arrêtés. La circulation des trains a été suspendue et plusieurs trains régionaux ont dû être retardés ou annulés. La voie ferrée a été rendue à la circulation en milieu d'après-midi. La manifestation s'est achevée hier en début d'après-midi avec l'engagement écrit pris par le préfet adjoint de Bari (Pouilles) de répondre aux demandes formulées d'ici à mercredi, après une réunion qui aura lieu à Bari sous l'égide du secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Alfredo Mantovano. Les manifestants entendaient protester contre les lenteurs administratives retardant le traitement de leurs dossiers de demande du statut de réfugiés. Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur a demandé "des sanctions contre ceux qui seront reconnus responsables de ces actions". Fabio Rizzio, sénateur de la Ligue du Nord (parti xénophobe, membre de la coalition gouvernementale de Silvio Berlusconi), a pour sa part "demandé à ce que le parquet fasse une enquête exhaustive et procède à des expulsions". A gauche, la sénatrice du Parti démocrate (PD, opposition), Rosa Calipari, a en revanche exigé que "le gouvernement révise sa politique et adopte des mesures qui soient plus raisonnables et plus respectueuses des droits de l'Homme". "Détenir des gens innocents en prison est intolérable", a-t-elle dit. Plusieurs manifestations ont marqué ces dernières semaines les centres d'accueil pour migrants, remplis notamment de travailleurs africains ayant fui le conflit en Libye. Ces incidents sont intervenus exactement 20 ans après que des dizaines de milliers d'Albanais eurent débarqué à Bari à l'issue de la chute du communisme.