L'an I de la révolution sera-t-il de marque «sang et or» ? En tout cas, après le championnat, le 24e de son histoire, l'Espérance Sportive de Tunis ambitionne d'ajouter la coupe, la 14e, à son butin de la saison.Lundi prochain, c'est un nouveau doublé qu'elle va chercher dans un stade de Radès malheureusement sonnant le creux, huis clos oblige. Hier à El Menzah, elle a assuré sa qualification pour sa 20e finale de l'histoire devant un Stade Tunisien pénalisé, à n'en pas douter, par les deux semaines d'inactivité alors que son adversaire se trouvait en pleine compétition, enchaînant les sorties africaines après le baisser de rideau sur le championnat de Tunisie. Cet élément a énormément pesé dans la gestion du dixième derby en Coupe avec désormais un bilan de 7 victoires pour le club de Bab Souika contre trois en faveur de celui du Bardo. Les blessures dont reviennent Ihab Msakni et Marouène Tej ont obligé Liewig à n'intégrer ses deux meneurs de jeu qu'en seconde période, alors que les carottes étaient déjà cuites. Avec un premier but de Msakni sur un service en retrait de Harrisson Afful.Une photocopie du premier but «sang et or» dans le derby tunisois contre le CA, avec ce jour-là Bouazzi dans le rôle du passeur et Darragi dans celui de finisseur.Puis un but assassin qui mit les «Rouge et Vert» K.O. debout à deux minutes des citrons lorsque Bilel Yaken prit à contrepied son gardien sur un centre de Darragi. A la pause, le match était déjà plié tant le Stade parut manquer cruellement des arguments susceptibles de le relancer dans la partie : reconversion du jeu lente et manquant de spontanéité, absence de rythme et d'intensité,une présence insuffisante dans les duels et les courses, une ligne médiane "dévorée" par celle espérantiste qui déplorait pourtant l'absence du métronome Mejdi Traoui, difficulté à trouver le joueur de pointe Mohamed Selliti, isolé devant et qui allait être remplacé après 55 minutes de jeu. Bref, la supériorité individuelle des «Sang et Or» et leur manœuvre plus rodée et fluide ont fait la différence dans un match où les supporters stadistes craignirent à un certain moment, dans le premier quart d'heure de la reprise, un véritable naufrage de leurs favoris.Sans les parades miraculeuses de l'excellent Rami Jeridi, la note aurait sans doute été plus salée pour les hommes de Liewig qui en finissent avec une saison tourmentée, notamment au niveau de la gestion par le Bureau directeur malgré tout le courage, la générosité et le sacrifice du directoire provisoire conduit par Raouf Guiga. La qualité du banc du champion de Tunisie 2011 a fait le reste, car il faut se rappeler que manquaient hier à l'appel Khalil Chammam, Yaya Banana, Mohamed Ali Ben Mansour et Mejdi Traoui.Sans omettre le fait que Dramane était parti et que N'djeng n'était pas qualifié.Des absences qui ne se firent jamais sentir. Il n' y avait pas photo hier dans cette demi-finale qui ne tint pas ses promesses tant l'EST parut hors de portée de son challenger.Le ST ne lutta malheureusement guère avec ses meilleures armes car il vaut cette saison beaucoup mieux que ce qu'il donna à voir dans une rencontre qui vient confirmer l'appétit gargantuesque et une faim propre à un ogre nommé Tarajji.