Le ministère de la Justice a condamné, dans un communiqué, publié jeudi, la grève des magistrats qui a "entravé les services judiciaires, danscertains tribunaux, durant trois jours, et porté atteinte aux intérêts des justiciables", de même qu'elle a retardé le deuxième procès du président déchu. Le ministère condamne la position du syndicat qui a appelé à cette grève, tout en insistant sur son engagement au respect de l'indépendance de la justice, comme il l'a affirmé, dans de multiples occasions. Il fait remarquer que "cette grève illégale et inexplicable" est de nature à retarder les jugements des affaires et de rendre inutiles les efforts fournis par les juges d'instruction et les chambres d'accusation. Le communiqué affirme, en outre, que l'exploitation decette indépendance "devenue, aujourd'hui, une réalité palpable, doit être employée à bon escient pour combattre les injustices et non pour entraver le déroulement d'un procès dont les citoyens attendent le dénouement". Le ministère accuse, à ce sujet, le syndicat d'avoir "fait ses calculs pour que le jour fixé pour le procès soit inclus dans les trois jours de la grève". "Peut-être, ajoute le communiqué, que le citoyen comprend, maintenant que celui qui fait obstacle au jugement des affaires des symboles de l'ancien régime n'est pas le ministère de la Justice". Le ministère affirme garder l'espoir de voir faire prévaloir la voie de la raison et l'intérêt supérieur de la patrie. Il était prévu que la chambre pénale du tribunal de première instance de Tunis examine, jeudi , l'affaire dite "du Palais de Carthage" dans laquelle est accusé le président déchu. Le procès a été reporté à cause de la grève décrétée par le syndicat des magistrats tunisiens, du 28 au 30 juin.