Le forum tunisien d'investissement, tenu tout récemment, n'a malheureusement pas réussi à tenir toutes ses promesses. Il a même constitué, quelque part, une déception. On s'attendait justement au concret, on a eu droit aux mêmes tergiversations , sans échapper, bien entendu, aux éloges, d'ailleurs poussés, de l'attractivité du site Tunisie et de ses multiples avantages. Or, la réalité tunisienne et sa situation actuelle avaient besoin certainement d'un autre type de discours qui soit surtout en mesure non seulement de motiver les investisseurs étrangers mais de les «forcer»également à passer à l'action. Un discours transparent qui met à nu toutes les défaillances du modèle économique actuel et détecte ses besoins réels. Autrement dit, face à un rassemblement aussi important, on avait absolument besoin d'un message alarmant qui traduit clairement un sentiment d'implication et une urgence d'action. Cela est d'autant plus important que l'après-révolution a démontré toutes les limites de notre modèle socioéconomique, donné autrefois comme exemple même par les instances internationales ! Des limites bien fondées et qui justifient d'ailleurs l'incapacité de notre modèle économique de se relancer et d'améliorer les différents indicateurs, six mois après le soulèvement tunisien. Notre croissance reste malheureusement quasiment nulle... Et même si le Premier ministre du gouvernement provisoire estime que depuis le 14 janvier 2011, l'investissement en Tunisie est un investissement en démocratie, l'on pense que ce type d'engagement a besoin, avant tout, d'un apprentissage bien fondé et d'un travail de restructuration en profondeur. Car, c'est seulement ainsi qu'on peut espérer acquérir durablement l'un des fondamentaux de toute économique compétitive. Il s'agit bien évidemment de la visibilité ou disons plutôt de la certitude sociopolitique.