Pourquoi la rencontre retour du play-off ayant opposé le Club Africain à l'Etoile Sportive du Sahel nous a-t-elle parue intéressante, rafraîchissante et prometteuse, alors qu'elle comptait pour du beurre? Tout simplement parce que les deux équipes ont joué sans pression et surtout parce que la présence de très nombreux jeunes de qualité a impulsé à cette rencontre la passion communicative qui a relevé le niveau des débats. Le handball a bien de la chance de compter autant de réserves de si bon niveau. Et encore, il y en a d'autres de valeur. Ils viendront renforcer le moment voulu ce sport, qui repose surtout sur les clubs. La fédération ne semble pas prêter l'attention souhaitée pour favoriser l'éclosion de ces éléments. Il n'en demeure pas moins que la présence de ces éléments d'avenir pour le handball national interpelle ceux qui veillent sur leur destinée. Nous savons que nos juniors iront en Grèce en... juillet pour y disputer le Mondial. Ils retrouveront les équipes africaines d'Algérie et du Bénin. Les féminines iront, elles, au Brésil pour le Mondial qui y sera organisé du 3 au 18 décembre. La Tunisie sera appelée à se confronter à la France, la Norvège, l'Allemagne, la Serbie et au Groenland. Faites le compte de ce qui reste comme temps pour «préparer» ces deux compétitions dont l'importance n'échappe à personne. Pour ce qui concerne les juniors, à moins que le programme décidé en leur faveur n'ait été conçu en virtuel, rien n'a été prévu pour que ces jeunes de qualité se présentent au mieux de leurs possibilités. D'ailleurs, si l'Egypte a été championne du monde en juniors, nos jeunes —d'une façon générale —, faute de programmation digne de ce nom, ont été bien forcés de faire de la figuration, en dépit de leurs indéniables qualités. Pour les féminines, c'est encore pire. En dépit de la valeur intrinsèque de leur «sept», elles sont complètement ignorées. On se contentera le jour «J» de réunir les joueuses professionnelles qui opèrent en Europe (!), on complétera la liste avec des éléments locaux et on ira disputer ce Mondial. Et dire que la poule où figure la Tunisie est une des plus difficiles. Quelle explication peut-on donner à cette politique à court terme? Est-ce faute de moyens ou est-ce simplement de la négligence? Dans les deux cas, nous pensons sincèrement qu'il n'y a aucune excuse. Le handball tunisien ne peut pas se permettre de faire de la figuration. Ceux qui seront appelés à financer le déplacement de ces deux sélections se sont-ils inquiétés de la préparation, de la prestation future, du prestige du handball tunisien? Ceux qui se préparent à accompagner ces deux sélections, en Grèce et au Brésil (de beaux voyages!), auront-ils la conscience tranquille le jour où ils feront leurs valises pour se diriger vers l'aéroport?