Les techniciens et autres commentateurs, en passant par les agents de joueurs, sont d'accord sur un point : quatre-vingts à quatre-vingt-dix pour cent des joueurs étrangers opérant actuellement dans nos compétitions n'ont pas apporté le plus que l'on attendait aux équipes qui les ont engagés. Un constat qu'on aurait dû faire depuis longtemps, car, nous voyons bien que la majorité écrasante de ceux qui “sont” venus chercher un emploi de footballeur chez nous, ne fait partie d'aucune des séléctions de leurs pays respectifs. La question que l'on pourrait se poser nous renvoie aux critères (s'il en existe) qui motivent les choix de ceux qui les ont recrutés, aux dépens de la formation et de l'éclosion de nos jeunes. Nous assistons à l'occasion des périodes de recrutement, faute justement de démarches rationelles et logiques, à des défilés interminables qui coûtent un tas d'argent aux équipes soucieuses de se renforcer d'éléments, dont le niveau est largement au-dessous de la moyenne. Certes, il y a des agents qui prennent tous les frais à leur charge et qui acceptent de n'être remboursés que dans le cas où le joueur est définitivement recruté, mais cela n'enlève rien à l'étrangeté de l'opération. Certaines équipes tombent parfois sur un élément de valeur, mais ce n'est là que l'exception qui ne fait pas la régle. Combien y a-t-il, ou combien y en a-t-il eu de joueurs pour lesquels on a réservé un accueil exceptionnel, sous la foi d'articles soufflés et qui s'avèrent des poids dont les clubs piégés cherchent à se débarasser par tous les moyens? Ce serait indélicat de citer des noms, mais lorqu'on arrive à s'interroger à propos des conditions qui ont entouré ces opérations et que fusent des accusations graves que des dirigeants se jettent sans vergogne à la figure, on ne peut que se poser des questions. La fédération et sa direction technique (que l'on a poussé vers la sortie et dont personne ne semble se soucier) ont-ils leur mot à dire pour mettre un peu d'ordre dans ce domaine, pour lequel on devrait accorder l'importance qu'il mérite? Nous savons pertinemment que depuis quelques années déjà, le football tunisien n'est plus la vitrine recherchée. Les bons joueurs qui en faisaient un véritable tremplin le boudent. Ils préférent maintenant aller dans les pays du Golfe où on paie mieux et où il y a beaucoup moins de problèmes financiers et logistiques. Nos clubs ont assurément besoin de ces renforts, s'ils veulent jouer les premiers rôles en coupes d'Afrique. C'est un fait, mais ce n'est pas une raison pour ouvrir les vannes, de gaspiller de l'argent et d'alourdir les frais de gestion avec des éléments qui n'apportent aucun plus. La mise en place de critères sérieux et rationnels serait la bienvenue. Tout le monde aurait à y gagner.