Ce sont les deux grands bonshommes de cette fin de saison Ils sont jeunes et ont l'avenir devant eux. Leur «explosion» a fait le bonheur de Elgawafel depuis la reprise. ils ont débuté ensemble chez les cadets mais ont connu des fortunes diverses depuis leur montée chez les séniors. Le premier a souvent été ignoré par les entraîneurs qui se sont succédés, le second a bénéficié de l'opportunité de passer à l'ESS. Ce qui lui a fait grand bien... Il s'agit bien sûr de Ayoub Kramti et Amir Omrani, deux attaquants qu'on envie au club gafsien par ces temps où la race des attaquants se fait rare. Associés à la pointe de l'attaque, ils sèment la terreur dans les défenses adverses. Buteurs et passeurs des qualités qui font la force de ces deux larrons qui doivent beaucoup à Khaled Ben Sassi, qui a eu le mérite de les associer, alors que son prédécesseur était passé à côté de la découverte. C'est au cours de la tréve prolongée que les prémices de cette réussite ont commencé à apparaître, la reprise a confirmé le bien-fondé de ce choix qui fait jusque-là le bonheur des «auriverde» du Sud. L'arrivée de Jerry Adriano aurait pu barrer la route à Kramti, qui a longtemps végété sur le banc des remplaçants. Alors que Omrani n'a pas trouvé ses repères aux côtés du cap verdien. C'est toute la vitrine offensive qui en a pâti. Depuis son arrivée, Ben Sassi s'est attelé à la tâche de remédier à un dilettantisme offensif qui a handicapé l'équipe au cours de la phase aller. Avec le foot-ball en mouvement préconisé, le cap verdien (un avant-centre classique) était le morceau de plus à un puzzle que Ben Sassi voulait mettre en place. Mais ses rares sorties ont laissé entrevoir des problèmes d'adaptation à la nouvelle configuration. L'option de deux attaquants en pointe est sauvegardée, mais l'animation offensive a changé. Kramti s'y est trouvé comme un poisson dans l'eau «avec Si Khaled, je suis appelé à décaler sur les flancs et à faire des appels à Omrani qui quadrille bien le rectangle. Nous avions évolué ensemble dans la catégorie des cadets. On se parle beaucoup en dehors du stade, ce qui permet de consolider cette communion sur le rectangle» Concernant Omrani, son jeune âge ne l'a pas empêché de porter la casquette d'un patron. Buteur et passeur constituent les deux qualités qui lui ont permis d'émerger du lot «c'est vrai que depuis l'arrivée de Ben Sassi, je bénéficie d'une large marge de manœuvres mais Kramti excelle aussi dans les mouvements, ce qui nous offre de belles opportunités pour le servir. Notre réussite s'explique aussi par l'alternance dans les rôles en se relayant sur la pointe de l'attaque» Evoluant dans deux registres différents, Omrani (5 buts) et Kramti (7 buts) ont offert à l'entrejeu une multitude de solutions devant les buts adverses. d'où une réussite offensive remarquable depuis la reprise (7 buts). Zarroug, coach-adjoint, commente la performance de ce duo «Amir a beaucoup appris lors de son passage à l'ESS et sa force réside dans son inspiration. Sa forte personnalité impressionne et sa marge de progression est évidente. Kramti n'a pas été servi dans le passé par les circonstances mais son mérite est de ne pas avoir abdiqué. Il a su profiter de la première occasion qui lui a été offerte. Leurs complémentarité peut être aussi justifiée par les choix tactiques du coach». En effet, le mérite de Ben Sassi est d'avoir privilégié le topo qui sied le mieux aux capacités de ses deux protégés. Avec deux attaquants excentrés qui se relaient en bénéficiant de l'appui considérable des hommes de la zone médiane, Omrani et Kramti ont constitué la force de frappe de EGSG. Ben Sassi a gagné son pari. Espérons que le vedettariat ne leur monte pas à la tête. C'est le pire ennemi.