A sa troisième édition, revêtant cette année une dimension particulière marquée par l'air du changement révolutionnaire ayant touché la Tunisie, puis l'Egypte, le congrès arabe des médias touristiques intervient à un moment délicat pour attirer l'attention sur les défis touristiques de l'étape actuelle et les riches potentialités disponibles sur le marché arabe. L'enjeu est de faire assumer à la presse, tous supports confondus, un rôle de chef d'orchestre qui devrait coordonner avec tous les opérateurs professionnels du secteur pour changer de stratégies promotionnelles. Avec ce nouveau contexte de relance économique qui piétine sur les pas des réformes politiques, la refonte du produit touristique et le fait de mettre le cap sur le client arabe sont, désormais, une option privilégiée. « Franchissons les frontières » tel est l'intitulé choisi, cette année, par le centre arabe des médias touristiques, organisateur de ce congrès dont les travaux ont commencé au Caire pour se poursuivre sur les rives du pôle balnéaire à Charm Esheikh, au sud du Sinaï en Egypte. Tenue sous les bons auspices de la Ligue des Etats arabes, cette rencontre n'a pas manqué de polariser pour la troisième année consécutive un flux massif des représentants d'une quarantaine de médias venant de 15 pays arabes dont la Tunisie. Toutes les délégations participantes ont convenu que la Tunisie et l'Egypte, pays révolutionnaires ayant arraché haut la main leur droit à la liberté, méritent aujourd'hui, plus que jamais, un grand soutien arabe pour les aider à franchir le cap d'une régression économique qui s'est visiblement répercutée sur leur habituelle dynamique touristique, étant considérés comme deux destinations très prisées. D'où le rôle de premier plan que devraient jouer, en cette conjoncture, les médias touristiques arabes dans les campagnes de promotion pour faire connaître leurs pays respectifs. Un rôle certes à double sens. Mettre en valeur les atouts touristiques dont se prévaut le pays, d'une part et inciter les initiatives privées étrangères notamment arabes à y investir dans des projets de charme générateurs de postes d'emploi, d'autre part. Investissements susceptibles de drainer les touristes, de les fidéliser et d'activer, de la sorte, leurs mobilité et déplacements. C'est ce qu'a, d'ailleurs, affirmé le ministre égyptien du Tourisme à l'ouverture du congrès, relevant, ainsi, que la période post-révolution aurait certainement besoin d'un effort de médiatisation considérable, mais aussi d'énormes investissements pour redorer le secteur et contribuer à sa relance. De son côté, M. Khaled Khalil, vice-président du centre arabe des médias touristiques a exprimé sa conviction que l'action inter-arabe en la matière n'est pas sans portée significative. Même si cela est réalisable à un certain terme, il est temps d'injecter au tourisme arabe un nouveau sang arabe. Nul, a-t-il encore souligné, ne peut négliger le paquet d'argent que dépense, aujourd'hui, le touriste arabe dans nos hôtels et nos services si généreux et variés. Et pour cause, l'ouverture des frontières sur le monde arabe revêt une importance capitale à plus d'un titre. Cela semblerait être à la portée, à la seule condition d'une redéfinition des exigences et enjeux touristiques à gagner. Cependant, cette nouvelle vision arabe stratégique ne doit en aucun cas s'éclairer qu'à travers une révision de toute une philosophie de marketing touristique. Cette nouvelle édition spécifique, qui a trouvé un écho favorable auprès de plus de 50 journalistes, vise à définir de nouveaux horizons beaucoup plus prometteurs. L'élection de la Tunisie en tant que membre du conseil d'administration dudit centre, sous le patronage de la Ligue des Etats arabes, reflète son image rayonnante dans ce domaine et son savoir-faire reconnu en matière d'attraction des flux de touristes de tous bords.