Saigné à blanc lors de la période des transferts (départ de sept joueurs!), Gabès en paie actuellement le lourd tribut...quoique le jeu en vaut (encore) la chandelle. Des regrets suite à la défaite concédée face à l'ASM? L'ASG en a certainement. Un excellent début de match. Une mainmise sur l'entrejeu couronnée par un but de toute beauté de Aouichaoui, voilà le scénario idéal pour des visiteurs qui ont par la suite dû déchanter. Les lendemains de défaite sont toujours difficiles à gérer pour tout staff technique qui se respecte. C'est précisément cet aspect d'ordre mental que le technicien Adel Sellimi a dû prendre en compte avec doigté et minutie tout au long de la semaine. Retaper le moral des siens, dédramatiser et même dépassionner un tant soit peu une situation (de club) qui est loin d'être compromise: «Nous tâcherons de garder notre concentration 90' durant à l'avenir. C'est cet aspect précis qui peut faire basculer un match. Nous avons pourtant joué d'égal à égal face à des adversaires chevronnés mais il nous a manqué un brin de métier, de roublardise et de solidarité défensive pour arracher les trois points. Que ce soit face au CA ou l'ASM, nous avons eu le mérite d'ouvrir le score mais nous avons fini par craquer derrière...C'est un point que nous avons travaillé à l'entraînement avec ce que cela comporte comme correction permanente du placement et du replacement défensif». Il est vrai qu'avec 18 buts encaissés, l'ASG reste l'une des défenses les plus perméables du championnat, au même titre que Gafsa, Béja, l'Espoir, l'ASM...et le Club Africain. Dans le même ordre d'idées, l'attaque pèche par son irrégularité bien que des progrès tangibles ont été réalisés depuis l'avènement de Adel Sellimi. Des éléments tel que Orok, Aouichaoui et Baghdadi se sont quelque peu «libérés» récemment, laissant libre cours à leurs inspirations respectives à l'instar du globbe-trotter, Amine Aouichaoui qui a retrouvé toutes ses sensations et son sens du but. Encore un effort, sommes-nous tentés de dire. Le fond de jeu de l'équipe prend certes forme mais les résultats tardent à venir. C'est ce qui a poussé le staff technique à insister sur le travail devant les buts, les reconversions des attaquants, les dédoublements des excentrés et la recherche du bon timing lors du jaillissement des avants (négociation des balles arrêtées entre autres). Jouer en bloc mobile via des lignes rapprochées, revenir rapidement au charbon en situation de repli et anticiper son vis-à-vis lors de la négociation des duels. Tout cela a été minutieusement repris à l'entraînement en attendant que ce soit payant face aux «Verts» de Hammam-lif, un adversaire qui passe par une période faste, couronnée actuellement par une méritoire 4e place au classement: «Face à une équipe assez technique, au jeu vif et léché, nous devons absolument conserver le ballon, ne pas opter pour le jeu direct mais confiner l'adversaire dans ses derniers retranchements. Acculer d'entrée le CSHL à la faute peut s'avérer payant. Ne pas négliger le repositionnement défensif et réaliser un marquage de zone sur les joueurs cadres adverses, le CSHL dispose de joueurs chevronnées qui peuvent faire la différence à tout moment. A nous de rester sereins et solidaires pour accrocher les trois points». Pour le staff technique, il n'y a forcément pas d'orientation de jeu standard. Face à de bons tripoteurs de ballon tel Ben Chouikha, les Sudistes, Naouass et Boucharbia, tenteront de presser haut et de priver le losange adverse de ballons. Les déviations vers Aouichaoui et les centres travaillés de Cherni peuvent certes débloquer la situation mais attention aux coups de boutoir hammam-lifois en situation de contre. Les «Verts» affectionnent ce genre de situation et aiment surprendre, d'où cette mise en garde de Adel Sellimi: «Tout démarrage fulgurant dans le dos de nos défenseurs peut nous être fatal. J'ai particulièrement insisté sur ce point et sur le retour rapide des médians (zone de récupération). La rigueur défensive sera aussi la clé du match...». Absences et conséquences Adel Sellimi ne pourra pas compter sur la totalité de son effectif face aux «Verts». Un casse-tête en vue pour aligner un quatuor défensif complémentaire alors que les départs massifs lors du mercato ont forcément restreint les choix du staff technique. Rappelons que si Sellimi a gardé la même ossature, c'est par souci de stabilité mais aussi par manque de solutions de rechange. Ainsi, Sacko le précieux pivot, sera le grand absent en raison d'une blessure (sans gravité toutefois). Sur le flanc droit, Saber Sghaier manquera aussi à l'appel alors que Najjar est aux abonnés absents depuis presque deux mois. C'est un peu trop pour une équipe saignée à blanc lors de l'inter-saison (départ de Naim Berrebat, Aymen Zidane et j'en passe...), d'où le recours à un amalgame entre «cadres» et «apprentis» de l'équipe gabésienne. Les Baghdadi, Cherni, Aouini, Sassi et Hakim n'en seront ainsi que plus performants au contact de vieux «routiers» confirmés tels que Zrelli, Marzouki et Abdelli. A cœur vaillant...