La neutralité de l'administration, la confiance du citoyen en l'appareil administratif, les moyens nécessaires pour pallier les insuffisances inhérentes à l'action administrative et la contribution de l'administration tunisienne à la réussite de la transition démocratique, tels sont les principales problématiques traitées par la conférence organisée, vendredi, par la mutuelle des diplômés de l'Ecole nationale d'administration (ENA) en Tunisie. A l'ouverture des travaux de cette conférence, le ministre délégué auprès du Premier ministre, Rafaâ Ben Achour, a souligné que la contribution de l'administration à la réussite du processus de transition démocratique commande de consacrer le principe de neutralité et de transparence afin que la confiance du citoyen en l'appareil administratif soit rétablie, se félicitant du rôle décisif joué par l'administration tunisienne dans la gestion des affaires quotidiennes des citoyens, à la veille et après la Révolution, ainsi que dans la préservation du prestige des établissements de l'Etat. Il importe à l'appareil administratif, a-t-il indiqué, de ne plus fausser les règles de la compétition politique, de veiller à instaurer des rapports de coparticipation avec le citoyen dans le cadre d'une obéissance totale aux lois et dans la consécration de la transparence dans les relations avec les différentes parties, tout en veillant à être au fait des différentes étapes de la transition démocratique. Le ministre a relevé que l'administration est appelée également à accomplir un rôle vital dans l'opération de préparation des différentes phases des élections de la Constituante et à concrétiser le choix adopté par la volonté souveraine du peuple après le 24 juillet prochain. Pour sa part, M. Mustapha Beltaief a souligné que l'incorporation de l'administration dans le parti au pouvoir, sous le règne de l'ancien régime, a contribué à porter atteinte à sa probité, ce qui exige, a-t-il affirmé, de purger les services publics en Tunisie des dysfonctionnements dont ils souffrent, de manière à baliser une plate-forme idoine, à même de leur permettre de contribuer de manière sérieuse à l'instauration d'un régime démocratique et pluraliste, auquel aspire le peuple tunisien. Il a mis l'accent sur les violations manifestes enregistrées dans l'administration tunisienne, que ce soit au niveau de l'accès à la Fonction publique, à la nomination, à la promotion ou à l'avancement, appelant à rompre avec ces pratiques et à adopter le principe de la compétence et du mérite dans les rapports de l'administration avec les différentes parties. Véritable pilier de la stabilité escomptée, le secrétaire général-adjoint de l'Ugtt, M. Ridha Bouzriba a indiqué que la chose sociale est aussi la pierre angulaire du processus de transition démocratique, mettant en relief le rôle central dévolu à l'administration tunisienne dans la consécration des attributs de la paix sociale, tout en veillant à une meilleure application des lois et à la consécration majeure du principe de transparence et de neutralité aussi bien au présent et qu'à l'avenir.