Les conseillers fiscaux, les diplômés en fiscalité et les étudiants de l'Institut supérieur de fiscalité de Sousse ont organisé, hier, devant le ministère des Finances à La Kasbah, une manifestation pour protester contre le projet de loi des avocats et revendiquer le droit d'exercer leur métier devant les tribunaux, notamment pour les questions à caractère fiscal. Après ce rassemblement, les contestataires se sont dirigés vers le ministère de la Justice, pour faire entendre leur voix. Les manifestants ont brandi plusieurs banderoles résumant leurs principales demandes, telles que «Après la révolution de la liberté, l'équité fiscale», «la mise à niveau du métier et la constitution d'un comité» et «M. le doyen des avocats, on refuse le projet de loi». Parmi les manifestants, M. Badis El Bahri, conseiller fiscal et vice-président de la Chambre nationale des conseillers fiscaux, a déclaré : «C'est depuis une trentaine d'année qu'on plaide les causes de nos clients devant les tribunaux. Forts d'une formation académique solide de 1.400 heures en fiscalité, les conseillers sont les plus habilités à traiter les causes et contentieux fiscaux. Etant spécialisés en la matière, notre apport a été très constructif, notamment en doctrine fiscale. Sous l'ancien régime, on a été empêchés de mieux organiser le métier dans un comité ou un ordre pour les conseillers fiscaux. Actuellement, nous assistons à une nouvelle forme d'abus de la part des avocats. C'est plus valorisant aux avocats de se concentrer sur leurs dossiers et laisser la fiscalité aux spécialistes». Parmi les 35 étudiants qui ont participé, Yassine Barhoumi, a précisé : «Nous sommes inquiets de notre avenir et des débouchés professionnels de nos diplômes. A l'instar des autres professions libérales, on demande que notre cursus universitaire soit chapeauté conjointement par les ministères de l'Enseignement supérieur et des Finances».