Paradoxalement, la situation sportive s'est nettement améliorée… En attendant de se fixer sur la date de la reprise du championnat, El Gawafel donne l'impression de meubler pleinement la trêve; ce qui a été réalisé jusque-là pouvant valoir des satisfactions. Un nouvel entraîneur, sept recrues et dix partants : la reprise prendra la forme d'un nouveau départ pour le club gafsien qui a pris un coup de lifting fortement apprécié dans les milieux des supporters. Ces derniers sont à nouveau aux entraînements, et même la position de reléguable n'altère pas leur enthousiasme. Ceci dit, EGSG est un cas unique dans le championnat avec une activité au mercato qui le démarque des autres. Car si, pour la plupart des autres clubs, cette phase de transition hivernale est censée apporter des solutions aux lacunes relevées, le constat est tout autre pour les Gafsiens. C'est, en effet, une nouvelle équipe qui se met en place avec tout ce que cela requiert comme temps pour huiler la machine et composer la formation type. Une entreprise loin d'être une sinécure, mais Ben Sassi peut se targuer d'avoir réussi une bonne partie du travail. Ceci prendra du temps, mais ce n'est pas le travail qui fait peur aux Sudistes. Les contours de l'équipe sont là, même si le doute plane sur certains postes sur lesquels le coach continuera l'exploration dans les jours à venir. C'est le cas de la zone médiane avec un éventail de choix. Pour l'attaque, tout semble baigner dans l'huile avec les qualités d'un attaquant de la trempe de Adriano sur lequel on ne tarit pas d'éloges au vu de ce qu'il a démontré depuis son arrivée. Une autre satisfaction concerne le compartiment défensif où seul Ladab, latéral droit, est sûr de conserver son statut de titulaire inamovible, alors que les autres postes auront de nouveaux propriétaires. Sur le flanc gauche, Nçaïbi risque de payer cher le retour de Dhaou. Cela ne doit pas surprendre, dans la mesure où la défense a été la principale défaillance du onze gafsien au cours de la phase aller et les changements répétées au niveau de la charnière centrale lors des tests d'application sont dictés par ce besoin inouï de conférer à l'équipe une assise solide en défense. La coupe intéresse Ben Sassi Avec le leitmotiv de refaire le terrain perdu et assurer le maintien, Dame coupe intéresse au même degré le nouveau coach. L'envie de rééditer le parcours époustouflant réalisé en 2006 domine le discours de Ben Sassi qui en fait un objectif égalant en importance le maintien. Le staff technique est souvent revenu sur les capacités du groupe pour prétendre à une place en finale en usant de la carte communication sur fond de force de persuation qui n'a pas laissé les acteurs insensibles à l'opportunité de jouer à fond leurs chances, même si l'idée de reporter cette compétition à la saison prochaine commence à faire son chemin. Dhaou, retour en force Après une blessure contractée, il y a trois mois face au ST, le latéral gauche Abdelakder Dhaou est revenu dans le groupe avec une force remarquable qui lui a permis de retrouver son poste de prédilection tout en barrant la route à Nçaïbi, relégué au banc des remplaçants. Avec trois buts à son actif au cours des matches amicaux, ce joueur a constitué la grande satisfaction à travers un soutien permanent aux manœuvres offensives tout en affichant une rigueur défensive qui a fait défaut à son suppléant. Laâbidi blessé Blessé lors de la dernière sortie en championnat contre le CSHL, le stratège gafsien Laâbidi est en passe de convalescence avec au programme des séances de physiothérapie et tours de piste. Son retour parmi le groupe est prévu pour la semaine prochaine. Trésorerie agonisante Les moyens financiers qui ont tant handicapé la marche du club depuis sa montée en Ligue 1 continuent à le suivre comme son ombre, même si ce n'est pas le propre du club gafsien, la situation est devenue alarmante suite aux événements vécus par le pays. Le président du club ne sait plus à quel saint se vouer et même les rares bailleurs de fonds se sont éclipsés. Avec des dettes cumulées depuis la saison précédente, les indicateurs sont vraiment au rouge. Les rares provisions dont a bénéficié le club sous la forme d'une rente des droits TV lui ont permis tout juste de payer les salaires du mois de décembre, et avec le recrutement de sept joueurs, le constat est devenu insoutenable et El Gawafel se trouve face à de multiples équations à résoudre : éponger ses dettes et assumer les besoins du quotidien projetés à une hausse eu égard aux exigences de l'étape à venir, synonyme d'une augmentation des dépenses si l'on tient compte du défi qui requiert une mobilisation financière. Aux dernières nouvelles, la direction de l'hôtel où logent le staff technique et quelques joueurs a menacé de les renvoyer si le club ne paye pas une partie de la facture qui commence à s'alourdir. De son côté, la société de transports régionale, dont le club porte le nom, revendique des arriérés sous forme de frais de transport estimés à 65 mille dinars, une somme jugée exorbitante dans le giron du club, alors que ladite société est censée prendre en charge ces frais.