Dr. Horst-Wolfram Kerll, ambassadeur d'Allemagne à Tunis, a rendu visite hier à La Presse où il a été reçu par le directeur, M. Hmida Ben Romdhane. L'ambassadeur a exprimé au nom de la République Fédérale d'Allemagne ses sincères félicitations au peuple tunisien pour la mutation démocratique que le pays est en train de vivre. Mais il a exprimé également ses sincères condoléances pour les martyrs, précisant que le drapeau allemand sur l'ambassade a été mis en berne et qu'une minute de silence a été observée par le personnel allemand et tunisien. Dr. Horst-Wolfram Kerll connaît la Tunisie depuis 1973 où, jeune marié, il avait passé sa lune de miel. Il a exprimé hier le total soutien de l'Allemagne et sa disposition à aider «par tous les moyens» le peuple tunisien à asseoir une véritable démocratie où la liberté de la presse et le respect des droits de l'Homme seront assurés. L'ambassadeur a parlé au nom de l'Allemagne bien sûr, mais il a suggéré l'idée que l'Union européenne dans son ensemble est disposée à aider les Tunisiens à relever les défis auxquels leur pays fait face. L'ambassadeur d'Allemagne et le directeur de La Presse ont discuté ensuite de la situation économique dans le pays. Dr Horst-Wolfram Kerll a affirmé que les entreprises allemandes implantées en Tunisie emploient quelque 45.000 personnes. Il a affirmé également que les événements que le pays a traversé ces dernières semaines, et notamment les grèves, n'ont pas été sans conséquences sur certaines unités de production de voitures en Allemagne, étroitement dépendantes des usines de cablage à Sousse. En tant qu'ami de la Tunisie, l'ambassadeur a émis le souhait que l'activité économique retrouve sa vitesse de croisière. Les patrons allemands s'impatientent et s'ils quittent la Tunisie pour aller ailleurs, des milliers d'emplois seront perdus. De son côté, le directeur de La Presse a affirmé que le message est clair, et que les Tunisiens, ouvriers, techniciens et cadres, qui travaillent avec les investisseurs allemands ne peuvent pas ne pas être conscients de ce problème. Ils sauront, on l'espère, protéger leurs emplois.