Report de la grève des agents de la Poste    INM : Les quantités de pluie enregistrées durant les dernières 24 heures    CNSS: Pas d'allocation de 350 DT à l'occasion de la rentrée scolaire    Attessia TV écarte Lotfi Laâmari    Emprunt national – Bourse de Tunis: Démarrage le 23 septembre des négociations sur les lignes de la troisième tranche    Pétrole : Prix du baril au 19 Septembre 2024    Lotfi Riahi (Otic): Le coût de la rentrée scolaire pour un élève dépasse en moyenne les 750 dinars (déclaration)    Les partisans de Kaïs Saïed entament sa campagne électorale sur le terrain    Changer le regard sur la formation professionnelle en Tunisie : "Wasm" expose l'avis des stigmatisés    Avec Kaïs Saïed, les flagorneurs ont la vie courte    Saisie record de marchandises de contrebande en Tunisie pour plus de 1,7 million de dinars    Sociétés communautaires : Soutenir et former les porteurs de projets    Attaque contre des moyens de communication : Explosions simultanées d'un millier de bipeurs au Liban, des questions et peu de réponses    Assemblée générale des Nations Unies : La Tunisie vote en faveur de la résolution de la CIJ    Royaume-Uni : Premier gros scandale pour le Premier ministre, un déballage sur ses goûts de luxe et 120 000 euros de cadeaux    Présidentielle 2024 | Des partisans de Kaïs Saïed organisent une tournée à Bousalem pour présenter son programme électoral    Chokri Ben Nessir PDG de la Télévision tunisienne à la place de Awatef Dali en vertu d'un décret présidentiel    ISIE : « La condamnation de Ayachi Zammel n'aura aucun impact sur la campagne électorale »    Activités présidentielles : La coopération culturelle entre la Tunisie et l'Irak au cœur de la rencontre    Honda célèbre ses 30 ans dans la région MENA et dévoile des modèles écoresponsables et technologiques    Nabeul: Coupure et perturbation de la distribution de l'eau potable dans certaines zones    Aujourd'hui, clôture du mercato estival tunisien    Salon de l'Economie verte, de la Finance responsable et du Développement durable : Accélérer la transition écologique en Tunisie    À partir d'aujourd'hui : Le poulet revient sur les marchés et les prix de la viande blanche en baisse    Maroc – Tentative massive de franchissement à Ceuta : 152 personnes poursuivies    Migrants tunisiens en Italie : des lois plus strictes sur le logement et les communications    Le nouvel ambassadeur du Royaume-Uni, de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord prend ses quartiers à Tunis    Ministère de la Jeunesse et des Sports : selon la loi, il n'y a pas d'équipe nationale de padel    Météo en Tunisie : nuages passagers et pluies éparses    Affaire du drapeau turc : refus de libération des prévenus    Jaou Tunis 2024 : Créer, résister et imaginer les futurs    « Golden Bachelor » sur M6 : l'amour n'a pas d'âge pour être ringard    Affaire Mehdi Nafti-FTF : L'escalade    CAB : Des affaires de dernière minute !    FTLutte – Le bureau fédéral dissous : Enfin ça bouge !    Ce soir, concert lyrique «Le jardin enchanté» au Goethe-Institut : Hassen Doss revisite Mozart    Aubervilliers – «DREAM CITY» : Une cartographie vivante de sensibilités et de pensées    Exportations de dattes tunisiennes : Une croissance remarquable en 2023/2024    Monde: Hassan Nasrallah sort de son silence et adresse un message à Netanyahu    Olympique de Béja : Interdiction de recrutement levée    La Tunisie gagne cinq places au classement de la FIFA    Dissolution des fédérations de lutte et de voile    Jaou Tunis 2024 : 7e édition sous le signe des Arts, résistances et reconstruction des futurs    Canada : Réduction de 35 % des permis pour les étudiants étrangers    Compétitions officielles des JCC 2024 : Prolongation des délais d'inscription des films candidats    Secousse tellurique au nord-est d'Ouardanine    Mare Nostrum Voice Festival : un événement unique avec 25 artistes et hommage à Yasser Jradi à Paris    Monde: Après Taylor Swift, Billie Eilish et son frère soutiennent Kamala Harris    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«La Tunisie a réussi à faire un pas très important, mais le plus difficile reste à faire»
Interviews : Francesco Lo Iudice, responsable du comité des Italiens à l'étranger
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 01 - 2011

«Qui payera le prix de la révolution tunisienne» ? C'est la principale interrogation de Francesco Lo Iudice, homme d'affaires et responsable du comité des Italiens à l'étranger, ainsi que d'autres associations.
Il reconnaît tout de même que «la responsabilité est partagée par tous les opérateurs économiques, hommes d'affaires, travailleurs, consommateurs ainsi que l'Etat. Chacun de sa position est tenu de jouer pleinement son rôle pour construire un avenir meilleur. C'est notre pays, notre terre et notre culture et on doit défendre les acquis de la révolution. La Tunisie a réussi à faire un pas très important, mais le plus difficile reste à faire».
A combien estimez-vous les dégâts des entreprises italiennes?
On peut affirmer que la majorité des entreprises italiennes a été à l'abri des mouvements de violence et de vandalisme qui ont marqué les derniers évènements. D'ailleurs, on n'a constaté que quelques cas isolés de vol et d'incendie, générant de faibles dégâts. En effet, sur les 850 sociétés italiennes, seulement une dizaine ont été touchées, soit un taux timide de 11%.
La situation n'est donc pas inquiétante. D'ailleurs, les hommes d'affaires italiens envisagent de constituer un fonds de soutien à ces entreprises pour compenser leurs pertes et les aider à reprendre leurs activités.
Comment évaluez-vous la scène économique sous l'ancien régime ?
Indépendamment de l'ancien régime, la Tunisie a assuré plusieurs avantages et incitations aux investisseurs étrangers et elle a tenté d'instaurer les bases d'une économie moderne et intégrée dans son environnement régional et international. La preuve est que je suis en Tunisie depuis une vingtaine d'années. Toutefois, l'on reconnaît que l'ancien régime a pesé lourd sur la qualité de la vie de la Tunisie. On était, à maintes reprises, contraints de payer des pots-de-vin pour faciliter notre circulation et le transport de nos marchandises.
Ces dernières années, des familles bien connues ont eu la mainmise sur la majorité des secteurs et des grands marchés. Outre les activités verrouillées par la présence d'opérateurs privilégiés, appartenant à l'entourage de l'ancien président (on pense surtout au secteur automobile), on ne peut nouer certaines affaires sans le passage par l'un des «hommes forts» du clan du président déchu ou l'un de ses alliés.
Quelles étaient les répercussions des derniers évènements de la révolte sur votre activité?
On vit dans des conditions exceptionnelles. Couvre-feu oblige, l'activité de mes entreprises s'est réduite de trois équipes à une seule. En conséquence, on est dans l'impossibilité de réaliser les niveaux de production programmés et honorer ainsi nos engagements. Nos clients, de leur côté, sont très exigeants en matière de délais et on risque de les perdre définitivement.
Cette baisse a été aggravée, également, par l'absentéisme et les grèves. Face à cette situation délicate, il est grand temps de travailler et non de revendiquer, même si toutes les demandes demeurent légitimes dans le cadre des négociations salariales.
Par ailleurs, l'on pense tout de même que le retour à l'activité normale sera établi dans quelques jours après la levée du couvre-feu.
Quels conseils donnez-vous aux entrepreneurs étrangers dans ces circonstances exceptionnelles ?
Il convient de rappeler que les entrepreneurs ont souffert ces dernières années d'une crise mondiale structurelle, qu'on a dépassée, tant bien que mal. Par contre, cette situation n'est que conjoncturelle. Les promoteurs doivent miser donc sur le court terme et mobiliser leurs efforts pour retrouver les niveaux de production habituels. Certainement, lorsque le calme s'installe, la situation se rétablira. Inutile donc de paniquer.
L'Etat, pour sa part, est appelé à intervenir activement, dans les plus brefs délais, pour préserver les intérêts des hommes d'affaires.
Et quels conseils au nouveau gouvernement ?
Retrouver la stabilité politique est la première priorité à court terme. Ce gouvernement aura pour tâche de négocier de nouveaux accords avec ses partenaires économiques et les institutions internationales, afin de répondre au mieux aux attentes du peuple, surtout des diplômés supérieurs dans les différentes régions du pays. Dans ce cadre, des investissements massifs sont nécessaires pour mettre à niveau les zones du développement régional, afin d'améliorer leur climat d'affaires. A mon avis, ce sont les grandes entreprises qui peuvent apporter les solutions aux besoins spécifiques de ces régions. D'où une révision du code d'incitations aux investissements pour mieux cibler ces opérateurs. En parallèle, je pense que plusieurs administrations méritent une mise à niveau pour répondre au mieux aux attentes des hommes d'affaires.
Quelle image donnera une «Tunisie démocratique» pour les investisseurs étrangers ?
Décidément une Tunisie démocratique sera davantage attrayante aux yeux des investisseurs étrangers. En réalité, les hommes d'affaires sont en quête d'un pays libéral qui offre des garanties réelles. En considérant sa proximité de l'Europe et son infrastructure moderne, la Tunisie démocratique dispose d'un avantage important par rapport aux pays concurrents, non seulement ceux de la rive sud de la Méditerranée mais aussi ceux de l'Asie. D'ores et déjà, un homme d'affaires italien m'a exprimé sa volonté de délocaliser, en Tunisie, son usine installée en Europe. Il est à noter que sa première visite en Tunisie a coïncidé avec les premiers jours de la révolution, et même si la situation était chaotique, le promoteur a estimé que c'est un pays structuré et sur la bonne voie. Il a insisté à ce qu'on trouve rapidement les solutions pour que l'activité retrouve son rythme habituel.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.