Fatigué et trop inconstant, Jo-Wilfried Tsonga s'est incliné (3-6, 6-3, 3-6, 6-1, 6-1) contre Alexandr Dolgopolov C'est grave, docteur ? Non, soutient Jo-Wilfried Tsonga après sa défaite (3-6, 6-3, 3-6, 6-1, 6-1 en 2h19') contre Alexandr Dolgopolov. La hanche qui couine ? "Non, je ne suis pas blessé ", assure le Français. Alors on insiste... Jo, vous étiez vraiment à 100% ? " J'étais à 100%, je manque juste un peu de rythme ", soutient le 13e mondial. Quand on regarde les deux derniers sets qui défilent en 44 minutes, quand on voit le Tricolore se frapper de dépit la hanche, quand on observe ses appuis s'effriter, on ne peut pas s'empêcher de craindre le pire. Alors on insiste... Jo, pourquoi ce manque de révolte ? " Avec la fatigue, il y a une certaine érosion. Il ne faut pas croire que quand on court partout, c'est normal ", soutient l'ancien finaliste de l'épreuve. Face à l'Ukrainien, Jo-Wilfried Tsonga paie donc ses six mois d'absence. Et ce n'est pas que physique. Jusqu'à 6-3, 3-2, service à suivre, il joue très bien. Sa puissance écrase le talent d'Alexandr Dolgopolov. Mais son esprit s'égare, il perd le fil du match et encaisse quatre jeux d'affilée. Le corollaire du manque de match, c'est aussi les sautes de concentration : " Je rate le coche, je sors un peu de mon match, déplore le Manceau, auteur de 58 fautes directes dont huit doubles. Je ne joue pas bien ce jeu-là et cela défile un peu trop vite. " C'est plus qu'une alerte. Le protégé d'Eric Winogradsky manque d'essence et ce deuxième set lui coûte très cher. La fatigue est humaine Plus le temps passe, plus le couguar se transforme en matou qui cherche l'ombre sous le soleil du Margaret Court. " Je sentais que je n'avais pas l'autonomie. C'est vrai que sur certains jeux, je me disais : celui-là, il passe à l'as. Si je cours et que je perds le jeu, cela me fait perdre dix minutes d'autonomie, explique avec un sourire Jo-Wilfried Tsonga. Je n'avais pas le truc. Je n'avais pas une grande confiance au service. Cela m'a handicapé." Le combattant laisse tomber les armes et Alexandr Dolgopolov peut dérouler avec son excellent service, son toucher de balle et sa vitesse de bras. Il cueille le Français à bout de souffle. Son premier tour en cinq sets, ses matches accumulés en début de saison pour rattraper le temps perdu et son absence prolongée se lisent dans les deux derniers sets. " Le clignotant, c'est de la fatigue générale. Il n'y a rien de plus naturel et d'humain, souligne le Manceau. Ce n'est pas naturel quand on n'est jamais fatigué. " Et le clignotant d'une 19e ou 20e place mondiale n'inquiète pas le Français : " Cela va me faire du bien de prendre une petite claque car cela faisait un petit moment que j'étais installé dans mon petit fauteuil sans faire vraiment de grands trucs. Cela va me booster. " En attendant, le tennis français est à plat...
