Pour être bref, simple et clair, il est impératif aujourd'hui de rappeler, pour introduire cet appel, que notre nation a déjà raté deux tournants dans son histoire récente : 1- La passation déniée par Bourguiba, suite aux décisions du congrès du Néo-Destour de 1971 qui avaient prouvé que les cadres de la nation voulaient voir d'autres dirigeants à la tête de l'Etat. 2- Le 7 novembre 1987 et sa déclaration qui a été reniée puis piétinée par "son auteur", le président déchu. Il est donc clair aujourd'hui, et après le soulèvement explicite de tout le peuple, après cet évènement qui ne se produit pas toutes les semaines, où le principal acteur a été ce peuple admirable de bravoure, de courage et de détermination, ce peuple qui a prouvé sa maturité. Après ce soulèvement que le monde a qualifié de Révolution du Jasmin, personne, oui personne, n'admettra plus qu'on perde cette nouvelle occasion qui peut nous permettre de hisser la Tunisie, comme l'a fait le Sénégal avant nous, au rang d'un Etat libre, moderne et démocratique. Suite aux dérapages occasionnés par des maladresses de communication, nous demandons, que dis-je, nous exigeons, que les nouveaux dirigeants chargés de gérer cette phase transitoire respectent dans leurs propos les sentiments de ce peuple qui continue à prouver sa détermination et sa vigilance, que l'on mette un peu plus de pédagogie dans les discours, et surtout, qu'on informe plus et mieux le peuple sur les intentions de chacun (d'autant plus que certains visages ayant été longtemps exclus sont inconnus de la majorité, aujourd'hui, agissante) ainsi que sur l'état d'avancement des travaux pendant cette phase transitoire sensible. En un mot, assurer beaucoup plus de transparence.