Quatre jours durant, du 23 au 26 décembre, Douz a laissé grande ouverte la porte du Sahara pour accueillir ses invités tunisiens et étrangers. Le désert et ses habitants éblouissent pour certains, ils intriguent pour d'autres. C'est justement pour répondre à cette curiosité que le festival international du Sahara de Douz existe. Sa programmation est élaborée avec le peu de moyens dont le comité d'organisation dispose, provenant essentiellement de la subvention du ministère du Tourisme. Il est donc normal d'y retrouver une certaine monotonie, sachant qu'à part l'animation de la ville par les troupes folkloriques, l'exposition artisanale, l'exposition à dimension culturelle et le spectacle «Les caravanes de la mémoire», qui a été présenté en ouverture et en clôture, il y a rarement un évènement d'envergure. Sans compter l'absence remarquée, lors de cette édition, de conférences ou de tables rondes. Parmi les activités qui attirent le plus de monde au festival, il y a la compétition de poésie populaire dont le thème est cette année, rappelons-le, «Les jeunes et l'enracinement des valeurs nationales». La compétition est en fait ouverte aux Tunisiens avec, en marge, des participations de pays arabes comme le Bahreïn, la Jordanie et la Libye. Le jury a sélectionné quatre gagnants : Taoufik Sghaier pour le premier prix, Ridha Abdellatif pour le deuxième, Naceur Ben Aoun et Mohamed Boukraâ ex æquo pour le troisième. Béchir Abdeladhim a, quant à lui, remporté le prix du public, instauré pour la première fois, cette année. Il y a un autre rendez-vous important à chaque édition du festival international du Sahara de Douz. Il s'agit du marathon international des méharis qui a eu lieu samedi dernier à la place Hnich et dont le parcours s'étend sur 42 kilomètres. Le marathon est le noyau dur du festival, puisque c'est une activité saharienne qui existe dans la région depuis 1910 et qu'elle a été, plus tard, derrière les prémices du festival de Douz. La course est dans la plupart des cas remportée par les compétiteurs locaux. Cela ne l'empêche pas d'avoir une particularité qui consiste en la participation non seulement de pays arabes mais aussi européens et même d'ailleurs. Cette année, six Français, provenant d'associations comme Dromas et Cameloman, un Suisse et un Canadien ont participé au marathon. Cela fait des années qu'ils viennent à Douz. Ils ont pris connaissance du festival et de cette activité, grâce à des amis ou en faisant des recherches. Certains d'entre eux ont exprimé le souhait de voir le marathon et la course de chameau, en général, être reconnus comme un sport et non pas comme un simple folklore. En voilà une idée parmi d'autres qui pourrait contribuer à faire évoluer le festival international du Sahara de Douz. La clôture, qui a eu lieu en simultané dans différents endroits de la ville, dimanche, a permis aux derniers festivaliers de visiter les expositions et le musée du Sahara de Douz. Dans ce dernier avait pris place la foire du livre qui a accueilli, comme évènement de clôture, la présentation d'ouvrages récemment publiés portant sur la ville de Douz, comme «Désert grain de soie» de Catherine Dressaire, «Douz ma mémoire» de Noureddine Bettaïeb et «Carnet tunisien» de Catherine Stole. La soirée a été placée sous le signe du théâtre avec la présentation à la maison de la culture M'hemed-El Marzougui de la pièce «La famille» de Naïma Jéni. Ainsi, une page du festival international du Sahara de Douz est tournée, en attendant une nouvelle en 2011. Souhaitons aux prochaines éditions de pouvoir ouvrir la porte du Sahara encore plus grande pour ses visiteurs. Il s'agirait peut-être d'être plus à l'écoute du désert.