Pour clore l'année de la culture italienne à Tunis, l'Institut italien de le la culture a organisé, samedi dernier, à l'Acropolium de Carthage, un concert de musique classique. Un duo de charme, Toyoko Azaïez au piano et le mezzo-soprano Teresa Nicoletti au chant, a présenté un programme composé d'airs d'Opéra et de musique sicilienne. Teresa Nicoletti est l'une des plus importantes chanteuses lyriques en Italie. Son talent, reconnu de par le monde, lui a valu de nombreuses consécrations. Cette élève d'Arrigo Pola, professeur de Luciano Pavarotti, est aujourd'hui à son tour un mezzo-soprano clamé par les revues internationales spécialisées. Quant à Toyoko Azaïez, c'est une Japonaise qui n'est pas loin de devenir une fierté nationale tunisienne. Professeur de piano à l'Institut supérieur de musique de Tunis, elle s'est spécialisée avec brio dans l'accompagnement musical des chanteurs lyriques dont le Chœur de l'Opéra de Tunis. L'entente musicale entre les deux artistes a fait de leur programme un véritable délice pour l'ouïe, accentué par le cadre toujours stupéfiant de beauté de l'Acropolium de Carthage. En fait, à la rencontre de la musique classique, il faut baisser sa garde au plus bas, pour se laisser emporter vers les hauteurs de ses airs étonnants et détonants, qui arrivent parfois à vous atteindre là où vous vous croyiez intouchable. On peut aimer ou pas, mais jamais on n'est indifférent à une chanteuse qui sort ses «tripes» à chaque souffle et une pianiste qui fait de chaque note un voyage. Dans la première partie de la soirée, Nicolleti a interprété quelques-uns des airs d'opéra les plus célèbres. Au menu, il y avait du Bellini, du Verdi, du Mascagni et même deux passages de Carmen de Georges Bizet. Le plaisir s'est prolongé dans la deuxième partie de la soirée, où le public a pu découvrir un autre talent du mezzo-soprano, celui de compositeur. La mia città : Monreale et Mia Ustica sont en effet deux titres qu'elle dédie respectivement à la Province de Palerme en Sicile et à l'île d'Ustica dont elle est à la fois citoyenne d'honneur et ambassadrice dans le monde. S'en sont suivis d'autres morceaux siciliens : A la riniddota et A la fimminisca, appartenant à la région de Favara, avant de finir avec E vui durmiti ancora, une sérénade de Gaetano Emanuel Calì. Dommage que ce genre de concerts ne dure jamais trop longtemps. De quoi en redemander... Heureusement que les Journées musicales de Carthage approchent. Mais là, ce sera un autre son...