Suprématie des Gafsiens ou faiblesse des Béjaois‑? Ni l'une ni l'autre. Le waterloo de l'OB est dû à une absence de stratégie, alors que du côté d'EGSG, les ressources morales ont fait la différence Pour chercher l'origine d'une victoire pareille, il faut remonter à la saison 2007-2008 lorsque EGSG avait battu le ST, à Radès même par 4 à 1. Mais pour les gafsiens, ce qui importe, ce sont les trois points et la manière importe peu. Réalisme des gafsiens et naïveté des béjaois. C'est l'enseignement principal de ce duel des mal classés qui n'a valu que par sa seconde mi-temps. La peur d'encaisser a pesé sur l'évolution des deux équipes en première période au cours de laquelle les visiteurs étaient plus appliqués avec un travail remarquable au niveau de l'entrejeu, ponctué par quelques alertes signées Soltani, esseulé. El Gawafel joua avec deux avants, en l'occurrence Ogbona et Ben Ouanès, mais abusa des centrages dans la zone de réparation, ce qui a fait l'affaire du duo axial adverse, Hammam-Nefzi. Les béjaois ont cherché l'effet «surprise» et les gafsiens étaient en panne d'idées pour créer le danger devant les bois de Laâmouri. Après la pause, ce fut un autre match, Garbouj, décalé sur le flanc gauche, a apporté du mordant aux assauts de l'OB, couronnés à la 52' par un but sur penalty. La riposte gafsienne par Ben Ouanès à la 58' était tellement rapide que les protégés de Belhout n'ont pas trouvé suffisamment de temps pour s'organiser. Trois minutes après, El Gawafel passa de la nuit au jour avec une avance au score. L'option de se défendre pour préserver la victoire était attendue, et ce fut le tournant du match. L'Algérien Belhout met en cause la naïveté de ses protégés et les erreurs fatales de placement: «On a payé cash les fautes commises après avoir encaissé le deuxième but. En cherchant à revenir au score, on a concédé des espaces à l'adversaire. Le flanc droit a constitué un passage libre et la couverture a fait défaut avec des erreurs monumentales en phase de repli. Le fléchissement physique a profité aux locaux qui ont réussi une relance rapide». Mais le coaching de l'algérien était mal conçu. A 2 à 1, il sacrifice un joueur axial, Nefzi, pour renforcer l'attaque avec Bilel Ferchichi et c'est ce qui provoqua, en grande partie, le naufrage béjaois avec le cavalier seul des gafsiens dans les 20 dernières minutes. Alors, suprématie des gafsiens ou faiblesse des béjaois ? Ni l'une ni l'autre. Le waterloo de l'OB est dû à l'absence d'une stratégie dans la quête de l'égalisation après le but de Baba, et les rebondissements au score ont été bien gérés par les locaux qui n'ont pas abdiqué après le penalty réussi par Harb. Ils ont trouvé les ressources morales pour remonter la pente, sans convaincre… Mais qu'importe, l'essentiel était de débloquer le compteur arrêté depuis le 9 décembre 2009 à l'issue de la victoire aux dépens de l'ASK. Hatem Meddeb ne s'est pas approprié la victoire : «Le mérite revient aux joueurs qui ont préparé le match dans des conditions difficiles. Leur réaction fut salutaire après le but de l'OB. Il ne faut pas omettre le travail de Radhouani. Cette victoire permettra à mon successeur de travailler dans un contexte favorable».