Lors d'une conférence de presse organisée, hier, au siège du Snjt à Tunis, Soukaina Abdessamad, membre du bureau exécutif du syndicat, a critiqué la position de la Tunisie favorable à cette visite mais aussi ses positions concernant notamment le crime commis au sein du consulat saoudien en Turquie, en allusion à l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ou les crimes de guerre au Yémen. Abdessamad a, par ailleurs, annoncé que le syndicat a déposé une plainte auprès du procureur de la République pour dénoncer cette visite, ajoutant que le Snjt compte participer à tous les mouvements de protestation qui seront organisés contre cette visite, notamment celui programmé hier soir et ce mardi matin devant le Théâtre municipal. «Non à la visite du criminel de guerre et non au fait que la Tunisie soit une opportunité pour se laver du sang de ses forfaits contre le peuple yéménite et des violations aux droits de l'Homme», a-t-elle souligné. Elle a, cependant, précisé que le syndicat ne demande pas le boycott de la visite mais exige des journalistes de l'affronter et de l'intimider devant l'opinion publique internationale. De son côté, Neila Zoghlami, membre de l'Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd), a condamné l'accueil de la Tunisie «aux transgresseurs des droits de l'Homme, des journalistes et des enfants malgré l'adoption d'un ensemble de lois et de conventions internationales contre ces pratiques». Elle a, dans ce contexte, appelé toutes les composantes de la société civile à rejoindre les mouvements de protestation contre cette visite. Pour sa part, Béchir Kédiri, de l'Association tunisienne des jeunes avocats (Atja), a fait remarquer que les plaintes déposées par les différentes parties et organisations réclamant de poursuivre en justice Mohammed Ibn Salmane «ne sont autres qu'une position symbolique pour rappeler que la loi tunisienne interdit de telles pratiques». La société civile exige que le gouvernement tunisien et le président de la République aient la même position que celle du peuple, a-t-il affirmé, soulignant la nécessité de trouver une solution pour annuler la visite du Prince héritier saoudien. Notons que le Snjt a reçu plus tôt dans la journée un message de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) dans lequel il soutient la réaction de la société civile et de l'opinion publique s'opposant à la visite attendue du Prince héritier saoudien Mohammed Ibn Salmane en Tunisie et dont lecture a été donnée au début de la conférence de presse. Dans ce message, le comité exécutif de la FIJ a indiqué avoir mis l'accent, lors de sa réunion la semaine dernière, sur la nécessité de révéler la vérité sur ce crime et de punir tous les responsables aussi bien les commanditaires que les exécutants. Des rassemblements sont prévus ce soir et demain devant le Théâtre municipal de la capitale pour dénoncer la visite du Prince héritier saoudien en Tunisie. Ont participé à la conférence de presse, le Snjt, l'Atfd, l'Afturd, la Ftdj, I Watch, Ftdes, la Ltdh, l'Union des diplômés chômeurs (UDS), le Réseau Doustourna, l'Association Vigilance pour la démocratie et l'Etat civique, l'Uget, le Ctlp, l'Octt et l'Association tunisienne des jeunes avocats (Atja).