Unanime, la société civile nationale a manifesté, hier, devant le Théâtre municipal dans la capitale, en signe de protestation contre cette visite, un autre rassemblement est prévu aujourd'hui. Le prince héritier saoudien, Mohamed Ibn Salmane, attendu aujourd'hui en Tunisie, dans le cadre d'une tournée qu'il effectue dans la région, ne serait pas, semble-t-il, le bienvenu. Le Snjt ne s'est pas contenté de la lettre ouverte qu'il a adressée dimanche au président de la République, Beji Caïd Essebsi, dans laquelle il faisait part de son rejet catégorique d'une telle visite de l'hôte qualifié d'indésirable. Il l'a accusé d'avoir du sang sur les mains, fortement impliqué dans le meurtre de son concitoyen, le journaliste dissident Jamal Khashoggi, au consulat de son pays à Istanbul. Sont légion aussi les organisations qui se voient prendre la même position. Pas plus tard qu'hier, La Ltdh, Femmes démocrates, Ftdes, diplômés chômeurs, le réseau « Doustourna », I watch, l'Uget, le Centre de Tunis pour la liberté de la presse, l'Association tunisienne contre la torture, les jeunes avocats tunisiens, la Fédération des directeurs de journaux et bien d'autres associations ont tenu au siège du Snjt une conférence de presse pour faire objection, considérant cette visite comme « provocatrice ». Ils ont jugé Ibn Salmane d'être « assassin », coupable de plusieurs crimes odieux préjudiciables aux droits humains et à la liberté d'expression dont le dernier en date est la liquidation de Khashoggi. « C'est un danger pour la paix et la sécurité dans la région et dans le monde entier…», fustigent tous les intervenants. Le Snjt reconnaît en lui un ennemi de la liberté d'expression. Tour à tour, chacun d'eux a pris la parole pour dénoncer fermement sa politique sanguinaire. Unanime sur le fait de ne pas l'accepter dans nos murs, la société civile nationale a manifesté, hier en fin d'après-midi, devant le Théâtre municipal dans la capitale, en signe de protestation contre sa visite, un autre rassemblement est prévu aujourd'hui. Sa tournée dans plusieurs pays de la région dont la Tunisie n'est, selon elle, qu'une manière grossière de sauver son honneur éclaboussé par des scandales et de graves violations des droits humains. Mais, lance-t-elle, un simple sit-in ne suffit pas. Aujourd'hui, à midi, une grande mobilisation civile aura lieu, en plein centre-ville. Dans cette ambiance particulièrement tendue, l'hôte de Caïd Essebsi aura-t-il l'occasion d'aborder des questions d'intérêt commun ?