Les Tunisiens à l'étranger sont à chaque fois prêts à aider leurs concitoyens en cas de difficultés. On l'a dit et on ne le dira jamais assez : les Tunisiens, si tenaces soient leurs souffrances, restent, Dieu merci, imprégnés des nobles vertus de la solidarité, de l'entraide et de l'amour d'autrui, en s'impliquant spontanément dans toute action humanitaire qui se déclenche. Le Téléthon organisé dimanche 30 septembre dans le sillage des inondations tragiques qui avaient durement touché le gouvernorat de Nabeul en est une énième et parfaite illustration. Bien avant ce drame, on en a eu mille et une preuves, non seulement à l'occasion des catastrophes naturelles, mais aussi dans la vie de tous les jours : offre de chaises roulantes aux associations des handicapés moteurs, aides aux sans-abris, participation aux œuvres de charité, financement des travaux de restauration des écoles et de centres d'accueil pour enfance et personnes âgées, prise en charge des opérations de circoncision, collecte de produits alimentaires, de vêtements, de fournitures scolaires et des moutons à distribuer aux familles nécessiteuses à l'occasion des fêtes religieuses et de la rentrée scolaire, et j'en passe. On n'oubliera pas non plus de sitôt ce qui s'est passé l'hiver dernier lorsque des Tunisiens ont, par vagues humaines incessantes, pris d'assaut la ville de Aïn Draham pour venir en aide à ses habitants en proie aux affres de la neige. Le comble de l'émotion. Loin des yeux, près des cœurs Ce qui est encore plus remarquable, c'est que ce traditionnel élan de solidarité «à la tunisienne» a conservé sa force auprès de nos compatriotes résidant à l'étranger. Ceux-ci, loin de nos yeux, sont restés irrésistiblement et organiquement près de nos cœurs, pardon dans nos cœurs. Regroupés en associations ayant diverses appellations, mais luttant pour une même cause, ils sont là pour encadrer la colonie tunisienne basée dans le pays d'accueil. Et l'encadrement s'opère en différentes formes : hébergement, emploi, aides en espèces et en nature, organisation d'activités culturelles et sportives et des excursions. Il leur arrive même de dénicher… une épouse pour l'un de leurs membres en état de célibat ! Sur le plan purement sportif, on ne compte plus leurs «exploits» en matière de solidarité : envoi d'équipements de jeu et d'aides financières, financement des séjours de clubs tunisiens à l'étranger, établissement de courants de partenariat entre ceux-ci et leurs homologues étrangers. Autre exemple non moins frappant : l'année dernière, un de nos compatriotes résidant en France, homme d'affaires de son état, a offert un grand bus flambant neuf au club sportif de sa ville natale de Zarzis. Et pas plus tard qu'au lendemain des récentes inondations ayant frappé de plein fouet le gouvernorat de Nabeul, nos émigrés ont tôt fait de réagir spontanément, en mettant la main à la pâte. Et cela par le lancement d'opérations de collecte de dons un peu partout en Europe, d'une part, et par la participation au Téléthon organisé, dimanche, par la Télévision nationale, d'autre part. Rami Ben Abdallah, 41 ans, travailleur tunisien basé dans la région parisienne (France), estime que «s'impliquer dans ce genre de campagnes de solidarité est un devoir sacré dévolu à tous ceux qui aiment leur pays. Je sais que la Tunisie souffre aujourd'hui à tous les niveaux, que les abus y sont encore nombreux. Mais je reste persuadé que les lendemains seront meilleurs, et qu'abandonner ses origines et son pays natal équivaut à un crime, à une trahison». A méditer.